Crise migratoire: la Pologne dénonce la nouvelle «méthode» de la Biélorussie

Alors que les migrants campés aux portes de l'Europe ont été regroupés dans un hangar, la tension ne redescend pas. Ce samedi 20 novembre, la Pologne a indiqué que la Biélorussie voisine avait changé de tactique avec les migrants, en les encourageant à passer sa frontière par petits groupes et en divers points. Varsovie continue de refuser tout contact avec le régime biélorusse, et s'attend à ce que la crise dure encore des mois.

 

On pouvait croire à un début de d'apaisement cette semaine. Des centaines de migrants campés à la frontière polonaise ont été rapatriés en Irak. Deux mille autres ont été déplacés vers un hangar. Ils étaient jusque-là obligés de dormir à même le sol, dans la boue et le froid.

En visite sur place, la cheffe de mission de l'Organisation Internationale pour la Migration, basée en Biélorussie, Mahym Orazmuhammedova, a salué la démarche. « C'était la mesure la plus humaine à prendre dans la situation actuelle, surtout compte tenu des conditions météorologiques difficiles, a-t-elle déclaré. Cependant, nous tenons rappeler aujourd’hui encore, qu'il faut fournir à ces personnes des conditions de vie décentes. Nous appelons tous les pays à se conformer aux lois internationales et aux droits des migrants et des réfugiés et à coopérer immédiatement pour résoudre cette situation. »

Depuis plusieurs semaines, les familles témoignent notamment du manque d'eau et de nourriture. depuis le début de cette crise aux portes de l'Europe, 11 migrants sont décédés.

Tensions diplomatiques fortes

Sur le plan diplomatique, les tensions restent fortes entre Minsk et Varsovie. La Pologne refuse toujours de dialoguer avec le régime biélorusse, qu'elle accuse de continuer à envoyer des migrants vers sa frontière, désormais par petits groupes.

« Nous devons nous préparer au fait que ce problème va durer pendant des mois, a déclaré le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, à la station de radio commerciale RMF FM. Désormais, une méthode légèrement différente a été adoptée par les migrants et les services biélorusses. De plus petits groupes de personnes tentent de franchir la frontière en de nombreux endroits. »

Selon les garde-frontières polonais, 195 tentatives de franchissement illégales ont été déjouées sur la journée du vendredi 19 novembre. « Le groupe le plus conséquent était formé d'environ 200 étrangers, les autres de plusieurs dizaines. Les étrangers étaient agressifs, jetaient des pierres et utilisaient des gaz lacrymogène », ont affirmé samedi les garde-frontières polonais sur Twitter. Selon le ministre, ces attaques sont dirigées « sans aucun doute par les services biélorusses ».

De son côté, le comité des frontières de l'État biélorusse a assuré que « les efforts pour refouler violemment et brutalement les réfugiés depuis les territoires des États voisins membres de l'Union européenne continuent ». À Varsovie, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur réprobation appelant à « Sauver les gens à la frontière ! » et criant que « Personne n'est clandestin ». À Hajnowka, ville située à la frontière avec la Biélorussie, des membres du groupe « Mères à la frontière » se sont rassemblés en soutien aux droits des exilés.


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