Mauritanie : manifestation en soutien aux écoles privées en voie de disparition

Publié le 12/10/2024 | Ajouter un commentaire

En Mauritanie, la colère est manifeste dans les écoles privées. La loi d’orientation du système éducatif, adoptée en 2022, rend l’inscription à l’école obligatoire à partir de six ans. Elle prévoit aussi que l’enseignement primaire doit être progressivement réservé aux écoles publiques, ce qui suscite, depuis trois ans, la colère du secteur privé qui perd, progressivement, des classes.

Le lundi 7 octobre, la rentrée scolaire s’est faite sous tension. Les syndicats de l’enseignement privé avaient organisé une journée de débrayage et, vendredi 11 octobre, une manifestation était organisée à Nouakchott qui a rassemblé, selon les organisateurs, une centaine de personnes. Abdoulaye Cheikhou Traoré, enseignant à l’école privée Espérance de Nouakchott et membre du Syndicat des enseignants du secteur privé était parmi les manifestants. Joint par RFI, il explique les raisons de la contestation, suite à la décision du gouvernement.

« Petit à petit, les écoles privées vont disparaître. Cela fait trois ans que cela a commencé et cela veut dire que les écoles privées n'ont plus d'avenir. Cela va donc continuer jusqu'à ce qu’elles soient dissoutes. Moi, je trouve cela injuste et discriminatoire. Nous disons « non » à la ségrégation éducative et à la décision contestée. Nous voulons un pays de droit.

« Ils veulent maintenant que l’on laisse les enfants dans les écoles nationales. Or, nous savons très bien que dans les écoles nationales, il n'y a pas d'enseignement. Les enfants font des va-et-vient, sans suivi, et cinq ans après, ils reviennent [dans le privé] réviser le programme.

« Ils ont dit que tout enfant qui ira dans les écoles publiques, n’apprendra que la langue arabe. Nous ne sommes pas contre l’arabe, mais chacun doit avoir le choix de ce qu’il apprend. Aujourd’hui, nous avons le choix d’apprendre le français et l’arabe. On aimerait que cela continue sur ce même système. Un enfant continuera avec l’arabe. S’il le veut, il continuera avec la langue française ou bien, il fera les deux à la fois », explique Abdoulaye Cheikhou Traoré, enseignant à l’école privée Espérance de Nouakchott et membre du Syndicat des enseignants du secteur privé.


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