Covid-19: au Burundi, la situation de deux communes du nord-est alarme

Dans le nord-est du Burundi, deux communes plutôt rurales, Kiremba et Kirundo, font face depuis la semaine dernière à une brusque flambée de cas de Covid-19. En une semaine, les contaminations ont été multipliées par plus de trois, avec près de 600 cas détectés.

 

La situation à Kiremba et Kirundo est d’autant plus inquiétante que les autorités ne savent pas jusqu’ici de quel variant il s’agit ni d’où il vient. Elles soupçonnent néanmoins une contamination depuis le Rwanda voisin où le variant Delta est désormais majoritaire. Le Burundi est pourtant l’un des derniers pays qui continue de refuser de rejoindre l’initiative Covax, le mécanise mis en place pour fournir les vaccins contre le Covid-19 aux pays africains.

Les chiffres sont montés d'un coup. Sur les 119 communes que compte le Burundi, celles de Kirundo et Kiremba ont cumulé à elles seules près de 90% des tests positifs au Covid-19 de tout le pays la semaine dernière.

La situation est « très alarmante », s’est inquiétée une source médicale sur place. Elle parle d’au moins deux décès constatés et de plusieurs cas graves pris en charge dans les hôpitaux de la région. Et « le plus préoccupant », selon elle, c’est que « la grande majorité des cas positifs sont confinés, dans la promiscuité, à leur domicile, ce qui contribue à la propagation de la pandémie ».

Officiellement, les gestes barrières sont en vigueur depuis plus d’une année au Burundi « mais plus personne ne les respectait ici », a reconnu le gouverneur de la province de Kirundo, Albert Hatungimana. Il a depuis pris une série de mesures, notamment une amende de 1 dollar américain lorsque l’on se serre la main, que l'on s’embrasse ou pour non-port du masque dans les transports en commun. « Cela a commencé à porter des fruits », s’est-il réjoui.

Autre problème, celui des interactions entre ces deux communes affectées par le Covid-19 et les autres régions du pays qui, jusqu’ici, se poursuivent jusqu’ici sans aucune restriction. « Il y a un véritable risque de dissémination à travers tout le pays », s’est alarmé la source médicale. D’autant, rappelle-telle, que le Burundi n’a pas la capacité de déterminer rapidement de quel variant il s’agit. Le pays est obligé d’envoyer, avec l’aide de l’OMS, des échantillons en Ouganda pour être séquencés.

Le Burundi et l’Érythrée sont les deux derniers pays africains à ne pas encore avoir rejoint l’Initiative Covax. Sur les réseaux sociaux, certains ne cachent pas leur crainte de voir ce refus de vacciner la population isoler le pays et favoriser l’émergence de nouveaux variants. Mais Gitega reste droit dans ses bottes en expliquant que « ce n’est pas nécessaire puisque la pandémie est, jusqu’ici, sous contrôle ».


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