Les Soudanais excédés par la lenteur de la justice et de la transition démocratique

Deux ans après la répression violente des manifestations, qui ont conduit à la chute de l'ancien président soudanais Omar el-Béchir, des milliers de Soudanais ont défilé dans les rues de Khartoum pour demander justice. La manifestation de jeudi dernier a surpris par son ampleur.

 

Deux ans après la chute d’Omar el-Béchir, la colère est encore grande et la frustration s'accroît. Certes, il y a eu des progrès, reconnaissent les jeunes qui ont participé à la chute du régime, mais cela ne change pas assez vite à leurs yeux.

L’économie est à genoux, les militaires sont encore au pouvoir et surtout, il n’y a pas eu de justice pour les crimes du passé, explique Mohamed Naji el Asan, du Front pour la liberté et le changement qui a mené la contestation : « Il s’agit d’un point essentiel pour les jeunes. Juger tous les crimes, ceux contre les manifestants, contre les leaders étudiants, les militants. Nous avons une très longue liste des crimes commis en 30 ans, y compris ceux perpétrés au Darfour, et dans les monts Nuba. »

Réformer la justice est l'une des promesses du gouvernement civil, mis sur pied après la chute d’Omar el-Béchir. Mais qui s’avère difficile à tenir, souligne Guma Kunda Komey de l’université de Barhi : « Le problème est que de nombreux dirigeants censés pousser pour une réforme de la justice sont eux-mêmes accusés par les manifestants d’être les auteurs de crimes. Cela va rendre une réforme de ce secteur extrêmement compliquée. »

Tant que ce problème d’impunité ne sera pas résolu, il ne pourra y avoir de paix et de stabilité politique, prévient-il. Et d'ajouter : de cette réforme de la justice dépendra le succès de la transition au Soudan.


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