La rue ne décolère pas en Colombie

Malgré les concessions du président Ivan Duque, et malgré un début d'appel au dialogue, les manifestations se poursuivent en Colombie. Leur bilan provisoire est de 24 morts selon les autorités, de plus de 30 selon les organisations sociales. Mercredi, à l'appel des syndicats et des organisations sociales, des rassemblements ont eu lieu dans toutes les grandes villes du pays.

 

Mais le mécontentement est très fort. Un slogan le résume : quand le gouvernement est pire que le virus, le peuple est dans la rue. Ivan Duque a retiré sa réforme fiscale mais il a déjà annoncé qu’il en préparait une autre. Et il a une réforme du système de santé qui est contestée.

« Déjà cette mobilisation a obtenu le retrait de la réforme fiscale, s’est félicité le sénateur de gauche Wilson Arias devant la foule lors de la mobilisation mercredi. Déjà cette mobilisation a contraint le détestable ministre des Finances à démissionner. »

Mais les manifestants sont toujorus dans la rue. « Nous manifestons contre les abus du gouvernement, explique Daniela Suarez, étudiante. Au départ c’était contre la réforme fiscale qui prétendait abuser de la classe moyenne et des gens les plus pauvres. Et maintenant, parce que beaucoup de gens ont été tués depuis le début des manifs, parce que ces morts nous font mal et parce que la répression n’est pas la solution à tous les problèmes du pays. La réforme agraire a été la goutte qui a fait déborder le vase. »

Désormais, ce sont en effet surtout les violences policières de ces derniers jours qui alimentent la colère des secteurs populaires et d’une partie de la classe moyenne. Le gouvernement continue, lui, à dénoncer l’action des « vandalo-terroristes ». Il s’est dit prêt à dialoguer avec l’opposition et les syndicats. Mais les organisateurs de la mobilisation ne contrôlent pas complètement le mouvement qui, pour le moment, ne donne aucun signe d’apaisement.

Alors, quelle issue possible à la crise?  « Il faut que le gouvernement dialogue, estime la sénatrice Sandra Ramirez, qu’il accepte de négocier avec les dirigeants de la mobilisation et avec toutes les organisations politiques et sociale et surtout surtout avec les jeunes qui sont aujourd’hui dans la rue, qui réclament leurs droits légitimes, à l’éducation et à un emploi digne. »

Parmi les jeunes, beaucoup réclament la démission d’Ivan Duque.

L'extrême gauche a totalement pris en otage les travailleurs de Colombie et nous, les entrepreneurs, qui créons des emplois. Nos employés ne peuvent pas venir travailler parce que les stations de transport en commun ont été brûlées. On ne peut ni entrer ni sortir des villes, on ne peut pas recevoir de fournitures, de nourriture, ça fait 4 jours qu'on ne peut rien acheter ! Il n'y a pas d'essence à Cali depuis 3 jours, personne ne peut se déplacer, on ne peut pas aller se faire vacciner contre le Covid. Donc les gens restent chez eux, et on en souffre beaucoup, parce qu'on commence à manquer de nourriture. Tu as de l'argent, mais ça ne te sert à rien, parce qu'il n'y a rien à acheter, rien n'entre ni ne sort de Cali. Donc la situation est très grave et c'est le travailleur, l'entrepreneur, qui se retrouve pris en sandwich là-dedans.

 
 
 

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