Guinée: la société civile dénonce des arrestations arbitraires

Publié le 20/02/2020 | Ajouter un commentaire

Le contexte est tendu en Guinée, où le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) condamne l'arrestation de plusieurs personnes et demande leur libération immédiate et sans condition suite à des manifestations contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé. Des faits qui suscitent l'inquiétude de plusieurs organisations de la société civile.

« C’est devenu quasiment systématique : la veille des jours de manifestations, on voit les forces de sécurité débarquer dans nos quartiers et procéder à des fouilles », affirme avec inquiétude, Awa, une habitante de Conakry, dont le mari a été interpellé de nuit à son domicile. Comme Awa, plusieurs familles sont désorientées, et troublées par la disparition de leurs proches.

L’organisation guinéenne des droits de l’homme dénonce ce qu’elle appelle des « arrestations préventives », souvent menées par des « hommes portant des cagoules », explique Abdoul Gadiri Diallo, le président de l’OGDH.

« Aucune base légale »

Selon le collectif d'avocat du FNDC, il y aurait à ce jour plus de 82 personnes interpellées sur l'ensemble du territoire, pour des « troubles à l'ordre public », des « incitations à la violence » ou « attroupement ».

 

Les avocats du Front national pour la défense de la Constitution dénoncent des arrestations arbitraires. Me Salifou Beavogui, l’un des conseils du FNDC : « Ce sont des arrestations qui ne reposent sur aucune base légale, dit-il. Il y a plusieurs arrestations d’innocents. Certains sont même arrêtés à leurs domiciles, certains dans la rue, comme tous passants, d’ailleurs. Certains même par leurs indications. Ce sont des personnes qui sont indexées auparavant et contre lesquelles les assauts sont organisés, et automatiquement, ils sont interpellés et conduits dans les services de sécurité ».

Autre source d'incertitude pour les organisations : le sort d'une cinquantaine de jeunes interpellés dans la nuit du 11 au 12 février, dans les quartiers de Koulouma et Kalloum à Conakry.

Le FNDC et l'OGDH dénoncent le manque d'information sur ces arrestations. Et affirment que ces personnes sont détenues à 400 km de la capitale, dans le camp militaire de Soronkoni. Contactées par RFI, les autorités guinéennes n'ont pas souhaité s'exprimer sur ces interpellations.


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