Des milliers de manifestants dans Bangkok pour une démonstration de force contre le gouvernement

Les organisateurs espéraient rassembler au moins 50.000 personnes.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi 19 septembre à Bangkok, lançant une mobilisation de deux jours qui s'annonce massive contre le gouvernement afin d'obtenir la démission du premier ministre, plus de démocratie, voire même une réforme de la monarchie, sujet tabou en Thaïlande.

Les organisateurs espéraient rassembler au moins 50.000 personnes. Cela serait le plus grand rassemblement depuis le coup d'État de 2014 qui a porté au pouvoir l'actuel chef du gouvernement Prayut Chan-O-Cha, légitimé depuis par des élections controversées.

 

En début d'après-midi, plusieurs milliers de manifestants étaient réunis sur le campus de la faculté de Thammasat dans le centre de Bangkok après en avoir forcé les portes.

Le lieu est symbolique: le 6 octobre 1976, des dizaines d'étudiants, qui protestaient contre le retour d'un régime militaire après une parenthèse de trois années de démocratie, y avaient été tués par les forces de l'ordre épaulées par deux milices ultra-royalistes. Des opposants ont commencé à quitter le campus pour se rendre, trois doigts levés en signe de défi, vers la place emblématique de Sanam Luang, un champ de cérémonie royal en face du Grand Palais, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le rassemblement est appelé à durer jusqu'à dimanche: des manifestants doivent alors marcher vers la Maison du gouvernement pour présenter leurs doléances.

«A bas la dictature, vive la démocratie», «Prayut dehors», scandaient des opposants, certains appartenant au mouvement des chemises «rouges» proche de l'ex-premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, bête noire du gouvernement. «Les jeunes de ce pays ne voient aucun avenir», a relevé dans un communiqué l'ex-chef du gouvernement, renversé par un coup d'Etat il y a tout juste 14 ans, sans apporter explicitement son soutien au mouvement.

 

La contestation, qui défile dans les rues quasi-quotidiennement depuis l'été, regroupe surtout des jeunes, étudiants et urbains.

 

Une partie du mouvement va plus loin, osant se confronter à la royauté. Du jamais-vu dans le pays.


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