RDC: la justice saisie pour obtenir la dissolution de plusieurs partis politiques, dont celui de Joseph Kabila

Publié le 15/05/2025 | Ajouter un commentaire

En République démocratique du Congo, le ministère de l’Intérieur confirme que la justice a été saisie pour demander la dissolution de plusieurs partis politiques, dont le PPRD de Joseph Kabila. Une décision que l’opposition dénonce comme un acharnement politique, dans un climat déjà tendu.

En République démocratique du Congo, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a confirmé que la justice a été saisie pour demander la dissolution de plusieurs partis politiques, dont le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), dirigé par l’ex-président Joseph Kabila.

Le PPRD avait déjà été suspendu le 19 avril dernier, après l’annonce du retour de Kabila à Goma — une ville sous contrôle du groupe armé AFC/M23, soutenu par le Rwanda, selon Kinshasa. Le 24 avril, le parquet a été saisi pour enclencher une procédure de dissolution.

Quatre partis visés par la demande de dissolution

En plus du PPRD, trois autres partis sont concernés par cette requête : l'ADCP, dirigé par Corneille Nangaa, aujourd’hui à la tête de l’AFC/M23, le CRP, fondé par Thomas Lubanga, qui a récemment annoncé une nouvelle rébellion en Ituri, ainsi que le MLP de l’opposant Franck Diongo, actuellement en exil en Belgique.

Pour le ministre de l’Intérieur, ces partis sont dirigés par des leaders ayant franchi la ligne rouge et sont en complicité avec des groupes armés qualifiés d’agresseurs : « C'est à ces partis-là de prendre le devant par rapport à ces personnes qui ont des fonctions et des responsabilités dans leur organisation pour se démarquer de ces actes de complicité. Sinon, la loi donne la possibilité de neutraliser ces organisations », a déclaré Jacquemain Shabani.

Ces quatre formations politiques ne sont pas seules dans le viseur des autorités. Selon le ministre, d’autres partis ont été avertis qu'ils pourraient être suspendus s’ils « continuent à ne pas respecter le pacte républicain ».

Le PPRD dénonce un « acharnement »

Le PPRD dénonce une manœuvre politique et conteste la procédure. Son secrétaire permanent adjoint, Ferdinand Kambere, rejette toute légalité dans la démarche :

« La loi est claire : celui qui demande la dissolution, c'est le procureur saisi par une décision de suspension. Ce n’est pas le ministre. Nous, nous n'avons jamais été convoqués par rapport à ça, mais malheureusement, jusqu'aujourd'hui, aucun parquet n'a convoqué le PPRD. »

Il dénonce également la présence policière au siège du parti, qu’il juge illégale : « Le ministre de la Justice a fait placer des policiers à notre siège sans aucune décision de justice. Ils doivent évacuer. C'est plutôt l'amélioration du climat politique dans le pays qui devrait être prévalu. » Pour lui, pas de doute, cette demande de dissolution n'est autre qu'un « acharnement contre [Joseph] Kabila ».


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