Tensions avec la Turquie: Le Premier ministre grec annonce des achats d'armes

La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l’Otan, se déchirent à propos de gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une zone qu’Athènes estime relever de sa souveraineté.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé ce samedi un « important » programme d’achats d’armes et une réorganisation des forces armées du pays, alors que la tension monte avec la Turquie en Méditerranée orientale.

Kyriakos Mitsotakis a précisé que la Grèce allait se procurer 18 chasseurs de fabrication française Rafale, ainsi que des frégates et des hélicoptères, recruter 15.000 soldats supplémentaires et financer davantage son industrie de défense. « L’heure est venue de renforcer nos forces armées (…) Il s’agit d’un programme important qui formera un bouclier national », a déclaré le Premier ministre dans un discours à Thessalonique, dans le nord de la Grèce. Il a ajouté que ce programme devrait permettre la création de milliers d’emplois.

« Mise en péril » de la sécurité régionale

La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l’Otan, se déchirent à propos de gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une zone qu’Athènes estime relever de sa souveraineté. Kyriakos Mitsotakis a accusé ce samedi la Turquie de « menacer » les frontières orientales de l’Europe et de « mettre en péril » la sécurité régionale.

La tension entre les deux pays est montée d’un cran quand la Turquie a envoyé, le 10 août, un navire de prospection sismique accompagné de navires de guerre dans des eaux revendiquées par la Grèce, ce qui a poussé Athènes à lancer des manoeuvres navales.

« Ne cherchez pas querelle à la Turquie »

La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des navires de guerre et des avions de combat dans la région, une initiative vivement dénoncée par le président turc. De plus, Emmanuel Macron et ses six homologues du sud de l’UE ont exhorté jeudi la Turquie à cesser sa politique de « confrontation » dans la zone et l’ont menacée de sanctions européennes si Ankara continue à contester les droits d’exploration gazière de la Grèce et de Chypre dans la zone.

« Ne cherchez pas querelle au peuple turc, ne cherchez pas querelle à la Turquie », a lancé à Emmanuel Macron le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours télévisé à Istanbul, ce samedi. Le président français avait aussi estimé que le gouvernement turc « avait aujourd’hui des comportements inadmissibles » et devait « clarifier ses intentions ». Le chef de l'Etat turc a en outre exhorté la Grèce à « se tenir à l’écart » des actions « erronées » soutenues par des pays comme la France en Méditerranée orientale. La France a intensifié sa présence militaire dans cette zone le mois dernier.

« M. Macron, vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi », a lancé le président turc, en s’en prenant pour la première fois directement et nommément à son homologue, qu'il a aussi accusé de « manquer de connaissances historiques » et a estimé que la France « ne pouvait pas donner de leçon d’humanité » à la Turquie en raison de son passé colonial en Algérie et de son rôle dans le génocide de 1994 au Rwanda.


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