Présidentielle à Taïwan: dernière ligne droite de la campagne pour convaincre les indécis

Samedi 13 janvier, Taïwan élira son nouveau président. Après huit ans et deux mandats, Tsai Ing-wen du DPP doit laisser la place et espère que son actuel vice-président lui succèdera. Mais deux autres candidats sont en lice – l’un du Kuomintang et l’autre du parti populaire TPP, fondé seulement en 2019. La course entre les trois prétendants semble serrée.

 

Les équipes parcourent encore des kilomètres sur leurs chars électoraux, colorés en vert pour le DPP, en bleu pour le Kuomintang et en blanc pour le TPP… Ils traversent Taïpei à grand renfort de hauts parleurs et de militants qui appellent les électeurs à apposer leur croix sur la bonne liste.

Mercredi, au quartier général des démocrates progressistes (DPP) où nous nous sommes rendus, l'ambiance était au doute. Sur l’écran géant, le candidat Lai Ching-te, batte de baseball à la main, invite au jeu, mais les sympathisants se font rares. Dans la dernière ligne droite avant le vote, Lee Yen-jong, une des responsables des démocrates progressistes, est inquiète. « La situation est très tendue parce qu’on a trois candidats : peu importe qui gagne, ce sera très serré, nous explique-t-elle. Après huit ans au pouvoir, on a fait pas mal de choses, on a réussi à faire une bonne économie, on a mis en œuvre des politiques sociales pour aider les gens défavorisés. Mais, malgré tout, dans le secteur des services, on a des jeunes qui rencontrent pas mal de problèmes. Concernant le salaire, il y a quand même des gens qui se sentent délaissés par le DPP. Beaucoup de jeunes qui veulent voter pour Ko Wen-je, du TPP. Tout le monde est très inquiet, parce que même si Lai Ching-te est élu président, si on perd la majorité parlementaire, ce sera très difficile pour notre défense nationale ou toutes les politiques sociales que l’on pense importantes pour le développement de Taïwan. »

Les militants du DPP craignent que l’usure du pouvoir joue en faveur du troisième candidat, l’ex-maire de Taipei, Ko Wen-je, candidat du TPP. Très présent sur les réseaux sociaux, il a réussi à s’imposer comme la surprise de cette campagne, celui qui surmontera les vieux clivages entre le KMT et le DPP, surtout sur la question de la menace chinoise et de la réponse à lui apporter. Ko Wen-je tente de séduire un électorat jeune, plutôt désillusionné. Sa promesse de s’attaquer aux problèmes des bas salaires et du manque de logements pourrait faire recette.

La Chine sape la campagne du favori Lai Ching-te

Loin de là, le grand voisin chinois tente par tous les moyens de miner la campagne du favori Lai Ching-te en le qualifiant de « grave danger » et de « séparatiste ». Lai, qui a en effet longtemps défendu l’indépendance de Taïwan, a pourtant mis de l’eau dans son vin depuis et se garde de franchir la moindre ligne rouge.

Il reste toutefois le pire cauchemar pour la Chine qui fait campagne pour l'alternance. Pékin demande donc aux Taïwanais de faire le « bon choix » - comprenez : ne donnez pas votre voix au candidat Lai.  

Il reste aux trois partis quelques derniers meetings pour convaincre les indécis.


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