Présidentielle aux Comores: un candidat critique la Commission électorale nationale qui se défend

Publié le 04/01/2024 | Ajouter un commentaire

Aux Comores, à l'approche de la présidentielle du 14 janvier 2024, un des six candidats, Daoudou Abdallah Mohamed, s'en est pris à la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dénonçant notamment des « irrégularités » dans le recrutement de membres de bureaux de vote et dans la distribution de cartes d'électeurs. « Des accusations sans fondement », selon le porte-parole de la Céni, Mohamed Abderemane Hilali.

 

Aux Comores, Daoudou Abdallah Mohamed, candidat à la présidentielle comorienne et leader du parti Orange, a critiqué la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il a notamment affirmé que la Céni manque de neutralité.

L'ancien ministre de l'Intérieur a également pointé du doigt le recrutement des membres des bureaux de vote, qui ne respecte pas les critères convenus.

« Je demande à ce que le président de la Céni prenne les mesures nécessaires »

Sur l'île de Mwali, la formation des membres des bureaux de vote a été annulée, parce que le président de la Commission électorale insulaire indépendante (CEII) a présenté des listes contenant des personnes qui n’ont pas été retenues lors des recrutements lancés par la Céni.

« À la grande surprise, à Mwali, le président de la CEII est venu avec une autre liste qui n'est pas celle qui a été proposée par le Céci [Commission électorale communale indépendante, NDLR], affirme Daoudou Abdallah Mohamed au micro de notre correspondant Abdallah MzembabaÇa, c'est une faute grave et je demande à ce que le président de la Céni prenne les mesures nécessaires, parce que, au lieu qu'il soit un arbitre, il a un côté penchant. Il est venu avec une autre liste qui a été fournie par les gens de la mouvance présidentielle, pour qu’ils intègrent cette liste au sein de la CEII, pour que ces gens-là soient formés pour devenir membres des bureaux de vote le jour du scrutin ».

Il insiste : « Moi, je pense que ce sont des irrégularités très graves. Aujourd'hui, il y a un point important : les cartes d'électeurs sont confisquées par des gens. J'ai ordonné à mes militants d'agir – parce que on sait là où elles sont confisquées, elles ne sont pas confisquées au sein du Céci et de la Ceii mais chez des particuliers. Si d’ici demain, la Céni ne bouge pas, nous allons récupérer ces cartes dans les localités où elles sont, parce que ce n’est pas normal. »

« Tout ce qui se passe au niveau de la Céni, c'est dans la transparence et le respect du code électoral »

En réponse aux accusations de Daoudou Abdallah Mohamed, le porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Mohamed Abderemane Hilali, a invité l’ancien ministre de l’Intérieur à présenter des preuves de ce qu’il avance et à saisir la Cour suprême en sa section électorale.

Selon Mohamed Abderemane Hilali, la Céni a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des candidats et des électeurs, mais aussi du processus lui-même. « L'ancien ministre de l'Intérieur, commissaire au niveau de la Céni, sait très bien que tout ce qui se passe au niveau de la Céni, c'est dans la transparence et dans le respect du code électoral, rétorque-t-il. Maintenant, c'est un code électoral qui peut ne pas arranger certains candidats. Ce sont des accusations sans fondement ».

Il souligne, toujours au micro d’Abdallah Mzembaba : « Le processus de distribution des cartes a été respecté. Tout électeur peut prendre sa carte électorale auprès du Céci, auprès des maires qui distribuent, en association avec les chefs de quartier et les chefs de village. C'est le processus qui a été mis en place par la Céni. Donc des accusations comme quoi il y a des particuliers qui ont des cartes, j'aurais aimé que l'ancien ministre de l'Intérieur nous présente des preuves sur les allégations, parce que s'il y a des preuves, la Céni va agir. Mais on ne peut pas venir parler comme ça et demander à la Céni d'agir, parce que nous, nous avons remis les cartes aux autorités concernées pour la distribution. »

Enfin, Mohamed Abderemane Hilali répond : « La formation à Mwali, c'est vrai, n'a pas eu lieu, mais la Céni a pris les dispositions nécessaires pour que d'ici le 6 janvier elle puisse avoir lieu. En ce qui concerne la sélection des membres des bureaux de vote, le processus a été respecté, notamment les conditions de recrutement. »


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