Inde: l'opposant Rahul Gandhi dénonce l'inaction du gouvernement face aux violences dans l'État du Manipur

Le chef de l'opposition indienne, Rahul Gandhi, a condamné mercredi 9 août l'inaction du Premier ministre Narendra Modi face aux violences ethniques dans l'État du Manipur, lors de son premier discours au Parlement qu'il a réintégré après la suspension de sa condamnation.

 

Le Parlement indien débat d'une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi. Le parti d'opposition du Congrès, mené par Rahul Gandhi, a lancé le débat pour forcer Narendra Modi à s'exprimer concernant des mois de conflit ethnique meurtrier dans l'État du Manipur. Au moins 120 personnes ont été tuées dans cet État depuis mai lors d'affrontements armés entre la majorité hindoue Meitei et la communauté chrétienne Kuki. Des soldats ont été dépêchés depuis d'autres régions de l'Inde pour mettre fin aux violences. Un couvre-feu et une coupure d'internet restent en vigueur dans la majeure partie de l'État.

 « Vous jetez du kérosène dans tout le pays. Vous avez jeté du kérosène à Manipur et allumé une étincelle », a déclaré Rahul Gandhi, sous les acclamations de ses partisans et les huées des députés rivaux. « Vous êtes déterminés à brûler le pays tout entier. Vous êtes en train de tuer l'Inde mère », a-t-il ajouté.

Le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) de Narendra Modi détient une large majorité de 303 sièges sur 543 à la chambre basse et devrait contrecarrer sans difficulté le vote de défiance. Il est régulièrement accusé d'alimenter les divisions à des fins électorales. « L'armée indienne peut ramener la paix en un jour, mais vous ne le faites pas (...) Si Narendra Modi n'écoute pas la voix de l'Inde, alors quelle voix écoute-t-il ? », a critiqué Rahul Gandhi dans un discours enflammé.

Défier Modi aux prochaines élections nationales de 2024 

Rahul Gandhi, descendant de la dynastie politique des Gandhi, a été réintégré au Parlement lundi après la suspension par la Cour suprême de sa condamnation pour diffamation suite à des commentaires critiquant Narendra Modi. Le chef du parti du Congrès, âgé de 53 ans, avait été condamné le 23 mars à deux ans de prison pour diffamation envers Narendra Modi, en raison de propos tenus lors d'une campagne électorale en 2019. Il avait alors déclaré que « tous les voleurs ont Narendra Modi comme nom de famille ».

Le Congrès était autrefois la force dominante de la politique indienne, mais Rahul Gandhi a perdu deux élections face à Narendra Modi et son parti nationaliste hindou. Le parti du Congrès, affaibli, tente de former une grande coalition avec des partis d'opposition régionaux disparates dans la perspective des élections nationales de 2024, afin de défier Narendra Modi qui espère remporter son troisième mandat consécutif.


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