Éthiopie : l'armée aurait "libéré" l'ouest du Tigré, selon le Premier ministre Abiy Ahmed

Le Premier ministre éthiopien a assuré jeudi que l'armée avait vaincu les forces séparatistes dans l'ouest du Tigré. Les combats ont déjà poussé plus de 11 000 Éthiopiens à se réfugier ces dernières 48 heures dans l'est du Soudan.

 

L'armée fédérale aurait gagné du terrain. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a affirmé, jeudi 12 novembre, que l'armée avait vaincu les forces séparatistes dans l'ouest du Tigré, accusant ces dernières de s'être livrées à des atrocités.

"La région occidentale du Tigré a été libérée", écrit-il sur Twitter. "Dans ces zones libérées, l'armée apporte à présent une assistance et des services humanitaires. Elle nourrit aussi la population", ajoute-t-il. Les communications étant coupées et les médias interdits de séjour dans le Tigré, il n'a pas été possible de vérifier ces affirmations, et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) n'a fait pour l'heure aucun commentaire.

Les combats et les frappes aériennes dans cette région du nord de l'Éthiopie, frontalière de l'Érythrée et du Soudan, ont fait des centaines de morts et poussé des milliers de personnes à se réfugier au Soudan depuis le début du mois. Ils ont aussi ravivé les divisions ethniques du pays et soulevé des questions sur Abiy Ahmed.

À 44 ans, le plus jeune dirigeant africain a reçu l'an dernier le prix Nobel de la paix pour avoir contribué au règlement du conflit avec l'Érythrée.

Abiy Ahmed accuse le TPLF d'avoir enclenché les hostilités en attaquant une base de l'armée fédérale et en défiant son autorité. De leur côté, les Tigréens dénoncent l'oppression et les discriminations dont ils se disent victimes.

L'État du Tigré compte quelque 5 millions d'habitants, et la situation humanitaire était déjà difficile avant le conflit, quelque 600 000 personnes dépendant d'une aide alimentaire. Ann Encontre, représentante de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Éthiopie, a déclaré à Reuters que des discussions étaient en cours avec les deux parties pour obtenir l'ouverture de "couloirs humanitaires".

Le Parlement éthiopien a par ailleurs levé l'immunité parlementaire d'une quarantaine de ses membres, dont le président de l'exécutif régional du Tigré, Debretsion Gebremichael.

Plus de 11 000 Éthiopiens en fuite au Soudan

Quelque 150 personnes soupçonnées de préparer pour le compte du TPLF des "attaques terroristes" ont été arrêtées à Addis Abeba et dans d'autres lieux du pays, a annoncé pour sa part la cellule de crise "état d'urgence" créée récemment par le gouvernement.

Les combats ont déjà poussé plus de 11 000 Éthiopiens à se réfugier ces dernières 48 heures dans l'est du Soudan, frontalier du Tigré, a déclaré Alsir Khaled, directeur de l'agence soudanaise pour les réfugiés dans la ville frontalière de Kassala. Une source gouvernementale soudanaise a confié à l'agence soudanaise Suna que jusqu'à 200 000 Éthiopiens pourraient se réfugier au Soudan.

Recevant le ministre érythréen des Affaires étrangères, Osman Saleh, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a insisté mercredi sur "la nécessité d'arrêter dès que possible les combats en Éthiopie et de revenir à des négociations pour éviter les guerres", d'après Suna.


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