Un chef du renseignement des Gardiens iraniens en Syrie tué dans une frappe à Damas

Le corps des Gardiens de la révolution islamique iranien a confirmé que cinq de ses membres, dont de hauts responsables, ont été tués ce samedi 20 janvier dans la matinée, lors d'une frappe aérienne attribuée à Israël sur la capitale syrienne, Damas. L'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait état d'au moins dix morts au total, dont un civil syrien. Plus tard, une base américaine en Irak a été prise pour cible par les alliés locaux chiite de la République islamique.

 

C'est un coup dur pour les Gardiens de la révolution iraniens. D'après l'agence de presse iranienne Mehr, parmi les morts figurent le général Sadek Omidzadeh, un chef du renseignement de la Brigade al-Qods, l'unité chargée des opérations extérieures de ce corps d'élite, et son bras droit.

L'armée idéologique iranienne a confirmé que cinq de ses membres au total, des « conseillers militaires », ont été tués, mais également « des membres des forces syriennes ». Dix personnes sont mortes au total, dont un civil syrien. « L'un des blessés de la frappe du régime sioniste » a succombé à ses blessures, ont précisé les Gardiens dans un communiqué en fin d'après-midi, après avoir annoncé initialement la perte de quatre hommes.

Le raid aérien a eu lieu dans le quartier ultra-sécurisé de Mazzé, qui abrite à l'ouest de Damas le siège des Nations unies et plusieurs ambassades, rappelle notre correspondant dans la région, Paul Khalifeh. L'immeuble de quatre étages visé par la frappe a été totalement détruit, selon des témoins oculaires cités par des sources syriennes. Selon l'OSDH, dans cet immeuble se tenait une « réunion de chefs pro-Iran ».

L'Iran a affirmé qu'il se réservait le droit de répondre, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. « La République islamique d'Iran se réserve le droit de répondre le moment venu au terrorisme organisé par le régime sioniste », a déclaré le porte-parole de la diplomatie. Elle « ne laissera pas les crimes du régime sioniste sans réponse », a confirmé le président Raïssi.

Réplique en Irak

C'est la seconde fois depuis fin 2023 que des responsables importants des Gardiens de la révolution sont tués à Damas. Le 25 décembre dernier, un des plus hauts responsables des Gardiens en Syrie, le général Razi Moussavi, avait été tué lors d'un raid aérien dans la localité de Sayeda Zeinab, au sud de la capitale.

En riposte, le 16 janvier, les Gardiens de la révolution iraniens annonçaient avoir détruit, à l'aide de plusieurs missiles balistiques, « un quartier général d'espionnage » à Erbil, au Kurdistan, dans le nord de l'Irak. Téhéran avait déclaré qu'il s'agissait de centres appartenant aux services du renseignement israélien.

L'Iran et ses alliés de « l'axe de la résistance », notamment le Hezbollah libanais, les Houthis au Yémen et les milices chiites irakiennes, multiplient les actions contre Israël, mais aussi les États-Unis depuis la guerre à Gaza début octobre. Et quelques heures après l'attaque israélienne, ce samedi, des milices ont frappé, à l'aide de missiles, la base irakienne d'Aïn al-Assad, appartenant à l'armée américaine. La plus forte attaque contre les États-Unis ces derniers mois.

Selon notre correspondante à Bagdad, Marie-Charlotte Roupie, pas moins d'une dizaine de missiles ont ainsi été tirés sur cette base militaire de l'ouest irakien, abritant des forces irakiennes, américaines et de la coalition internationale contre Daech. Une partie d'entre eux ont été interceptés avant d'atteindre leur cible, mais selon le porte-parole du chef des armées irakiennes, plusieurs auraient atteint le quartier général des forces irakiennes.

Cette attaque revendiquée par la Résistance islamique en Irak aurait fait au moins un blessé grave parmi les forces irakiennes présentes sur place. La nébuleuse en question rassemble de nombreux combattants issus de groupes armés proches de l'Iran. Et depuis le 7 octobre, elle revendique la majorité des attaques menées contre les forces internationales présentes en Irak. Plus de 120 attaques de drones et de roquettes ont été recensés contre les forces internationales et américaines en Irak et en Syrie depuis le début de la guerre à Gaza.

Les événements risquent d'embraser un peu plus la région. Ce cycle d'attaques et de ripostes marque une nette escalade dans le conflit en cours au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, qui est en train de se transformer progressivement, dans l'une de ses dimensions, en confrontation directe entre l'Iran et Israël.


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