Bande de Gaza: nouvelle incursion terrestre israélienne, l'ONU alerte sur le drame humanitaire
Publié le 27/10/2023 | Ajouter un commentaire
La guerre entre Israël et le Hamas en est, ce vendredi, à son 21e jour. Depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza où le bilan des morts dépasse les 7 000 personnes. L'opération terrestre annoncée par Israël semble être toujours en préparation tandis que l'aide humanitaire peine à pénétrer le territoire à l'agonie.
L'armée israélienne a annoncé avoir mené dans la nuit du 26 au 27 un nouveau « raid ciblé » contre le Hamas avec des forces au sol, appuyées par des avions de chasse et des drones, dans le centre de la bande de Gaza avant de quitter le territoire. Des rampes de lancement de roquettes et des centres de commandement du Hamas ont été parallèlement détruits, selon l'armée. En parallèle à cette opération au sol, des objectifs « appartenant à l'organisation terroriste du Hamas » ont été bombardés dans le centre du territoire « et partout dans la bande de Gaza », selon le communiqué.
Une première incursion nocturne avec des chars avait été menée la veille, dans le nord de la bande de Gaza, en prélude à une possible offensive terrestre annoncée à plusieurs reprises.
De son côté, la branche armée du Hamas, Ezzedine al-Qassam, a procédé à un tir massif de roquettes. L’une d’entre elles a échappé à l’interception et s’est abattu sur une maison du sud de Tel Aviv faisant plusieurs blessés. Les brigades al-Qassam ont affirmé par ailleurs avoir déjoué une incursion israélienne par la côte, dans le secteur de Rafah (sud). « L'ennemi a tenté de mener une opération sur la côte à Rafah, mais la tentative a été déjouée et s'est heurtée aux combattants (du Hamas). » La chasse israélienne « est intervenue » pour permettre aux soldats « de fuir par la mer, laissant derrière eux de nombreuses armes ».
'armée israélienne a de son côté expliqué que sa marine avait mené « un raid ciblé depuis la mer dans le sud de la bande de Gaza ». Ses soldats ont « opéré dans un camp utilisé par un commando naval du Hamas » avant de se retirer, selon un communiqué. En attendant une offensive terrestre de plus grande envergure, le pilonnage de la bande de Gaza se poursuit donc. Israël affirme avoir réalisé 250 frappes aériennes au cours des dernières 24 heures, rapporte Michel Paul, notre correspondant à Jérusalem, et avoir éliminé Madhat Mubasher, un commandant de bataillon du Hamas du sud de l’enclave palestinienne.
Le drame s'amplifie pour la population
Mais les premières victimes de ces attaques sont les Gazaouis. « Beaucoup plus (de personnes) vont bientôt mourir » en raison du siège total imposé par Israël, a dit ce 27 octobre le directeur de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, à Jérusalem. « Les réserves de médicaments, de nourriture et d'eau s'épuisent, les égouts commencent à déborder dans les rues de Gaza », selon lui.
L'organisation a confirmé la mort de 57 de ses employés dans le territoire depuis le début de la guerre. En tout, 74 camions d'aide sont entrés depuis le 21 octobre dans la bande de Gaza via l'Égypte, ce qui est largement insuffisant, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Selon l'Ocha, citant le ministère des Travaux publics et du Logement de Gaza, 45 % des habitations ont été endommagées ou détruites dans la bande de Gaza, où des quartiers entiers ont été rasés par les bombardements. Des images satellitaires impressionnantes diffusées jeudi montrent l'ampleur des dégâts, avant et après les bombardements.
Selon le Hamas, 7 326 personnes, en majorité des civils dont environ 3 000 enfants, ont été tuées par les bombardements dans la bande de Gaza depuis trois semaines, et près de 19 000 ont été blessées. En Cisjordanie occupée, 107 Palestiniens ont aussi été tués lors d'opérations de l'armée israélienne au cours de la même période.
Selon les autorités israéliennes, plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël depuis le 7 octobre, la plupart des civils tués par les commandos du Hamas le jour de l'attaque au cours de laquelle 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers, ont été enlevés. Quatre femmes ont été relâchées à ce jour. La branche militaire du Hamas « estime » que « près de 50 » otages israéliens ont été tués par des frappes israéliennes depuis le début de la guerre.