Migrants: l'agence Frontex annonce la démission de son patron controversé

Patron de l'agence européenne de gardes-côtes et de gardes-frontières, le Français Fabrice Leggeri était la figure de l'imperméabilité des frontières européennes et a été régulièrement accusé de tolérer des refoulements illégaux de migrants.

 

L'annonce a été faite ce vendredi 29 avril par le conseil d'administration de Frontex. Elle survient à l'issue d'une réunion de deux jours faisant suite à l'enquête de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) contre trois de ses membres dont le directeur exécutif Fabrice Leggeri.

Selon le communiqué de Frontex, celui-ci a présenté sa démission jeudi et le conseil d'administration de l'agence européenne en a conclu que son mandat avait pris fin. Il est remplacé par son adjoint Aija Kalnaja

Cette démission « ouvre la possibilité d'un nouveau début » pour Frontex, a indiqué un porte-parole du gouvernement allemand lors d'une conférence de presse. Elle « donne la possibilité d'éclaircir entièrement les accusations pour faire la transparence et s'assurer que toutes les opérations de Frontex ont lieu dans le respect du droit européen », a-t-il poursuivi.

« Déloyal »

Directeur exécutif de Frontex depuis 2015, Fabrice Leggeri a été visé par un rapport non public début 2022 de l'Olaf qui, selon l'hebdomadaire français Le Point, lui reproche de « ne pas avoir respecté les procédures, s'être démontré déloyal vis-à-vis de l'Union européenne et un mauvais management personnel ».

Mais cette enquête intervient sur fond d'accusations régulières, notamment de la part d'ONG, de pratiques de refoulements illégaux de migrants et de complaisance envers les autorités grecques, par exemple, sur des renvois brutaux vers la Turquie. Mercredi dernier, le quotidien Le Monde a ainsi publié une enquête décrivant des refoulements de migrants faits sans aucun respect des codes de procédure. Selon le journal français, Frontex a procédé à plusieurs renvois illégaux d’exilés vers la Turquie, alors que ces derniers étaient parvenus dans les eaux grecques, ce qui les rend éligibles pour demander l’asile en Grèce.

En sept ans à la tête de Frontex, Fabrice Leggeri a accompagné le renforcement de l'agence, qui a été considérablement musclée et dont les effectifs – avec des agents armés, désormais – doivent atteindre 10 000 gardes-côtes et gardes-frontières d'ici 2027.


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