L'Ukraine pointe l'alarmisme des Occidentaux sur les intentions de Moscou

Depuis quelques jours, des messages de plus en plus inquiétants émanent de Washington, certaines sources du renseignement évoquant même une invasion de l’Ukraine par la Russie en début de semaine prochaine ou en tout cas avant la fin des Jeux olympiques d’hiver de Pékin.

 

« Actuellement, le meilleur ami de nos ennemis est la panique dans notre pays. Et toutes ces informations ne font que provoquer la panique et ne nous aident pas », a dénoncé samedi Volodymyr Zelensky, cité par l'agence Interfax-Ukraine. Alors que les messages inquiétants, notamment venus de Washington, se succèdent, le président ukrainien a jugé qu'il y avait « trop » d'annonces annonçant une « guerre profonde, totale de la part de la Russie ». « Si vous avez une information en plus sur une invasion certaine à 100%, donnez-la-nous ! », a-t-il encore insisté.

Le personnel non essentiel invité à quitter les ambassades

La Russie s’est empressée de déclarer ce samedi que son ambassade à Kiev continuerait bel et bien de fonctionner normalement, contrairement à différents pays comme Israël, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas ou encore les États-Unis qui ont annoncé l’évacuation de leurs personnels diplomatiques de la capitale ukrainienne. 

Une façon pour la Russie de répéter que l’extrême agitation autour de ses prétendues velléités d’intervention militaire en Ukraine est pour le moins exagérée en Occident, commente notre correspondant à MoscouJulian Colling. « Les propos du conseiller à la sécurité de Joe Biden sont totalement alarmistes », a ainsi déclaré l’ambassadeur russe à Washington, dénonçant une campagne de propagande contre la Russie. Tard vendredi, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russes raillait de son côté « l’hystérie » qui s’empare depuis quelques semaines de la Maison Blanche, à qui « il faut une guerre, à tout prix ».

« Provocations »

En face, on martèle depuis le début de cette crise que non, la Russie n’a aucune intention d’envahir l’Ukraine. Samedi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé les États-Unis de « provocations » lors d'un appel téléphonique avec son homologue américain Antony Blinken, selon un communiqué de son ministère. Mais la Russie multiplie encore les exercices militaires, notamment en Mer Noire, et le déplacement de ses troupes vers l’Ouest. Difficile donc de voir une sortie de crise prochaine ou une reculade russe, alors que les discussions avec le bloc occidental sont au point mort.

Lors de cet appel, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a lui affirmé que la voie diplomatique restait « ouverte » pour éviter un conflit en Ukraine mais nécessiterait une « désescalade » de la part de Moscou. Une invasion de l'Ukraine « entraînerait une réponse transatlantique résolue, massive et unie », a ajouté le porte-parole du département d'État, Ned Price.


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