En Afghanistan, les talibans expulsent de force les Hazaras de leurs terres

Alors que le pays fait face à la sécheresse, des difficultés économiques et les conflits qui se multiplient, des responsables talibans ont chassé de leurs terres des milliers d’habitants, majoritairement issus de la communauté chiite hazara afin de les redistribuer à leurs propres partisans, affirme Human Rights Watch.

 

Depuis l'arrivée des talibans au pouvoir en août, des centaines de familles hazaras ont été expulsées de leurs terres. Les responsables talibans leur ordonnent « de quitter leurs maisons et leurs fermes, souvent avec un préavis de quelques jours à peine et sans aucun recours légal pour prouver leurs droits de propriété », dénonce Human Rights Watch dans un communiqué publié vendredi 22 octobre.

Minorité persécutée

Des expulsions qui s'apparentent, selon l'ONG, à une « punition collective ». Les membres de cette minorité chiite sont depuis longtemps l'objet de persécutions de la part des talibans. Lors de leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001, ils ont été victimes de tueries de masse de la part des islamistes. Pour Human Rights Watch, ces expulsions sont donc une façon de les persécuter encore. 

« Les Talibans prennent le prétexte de conflits territoriaux pour expulser ces gens et ils le font en favorisant leurs partisans, ceux qui sont de leur côté dans le conflit, explique Patricia Gossman, directrice adjointe de la division Asie pour l'ONG Human Rights Watch. Dans certaines provinces, ce sont les Hazaras qui sont expulsés de chez eux. C’est une minorité qui subit depuis longtemps des maltraitances de la part des talibans. C’est donc une façon pour les Talibans de récompenser leurs partisans tout en punissant ceux qu’ils considèrent être leurs ennemis, particulièrement les Hazaras. Ils disent que ces terres ne leur appartenaient pas puisque le gouvernement précédent était corrompu et que donc les décisions qui avaient pu être prises à l’époque ne tiennent plus la route. »

Cinq provinces sont concernées : début octobre, le Helmand, situé dans le sud de l'Afghanistan, et le Balkh, au nord, et avant cela, le Daikundi, l'Uruzgan et Kandahar. 

Selon l'ONG, des personnes associées au gouvernement précédent font aussi l'objet d'expulsions. 


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