Covid-19: de la Russie à l'Amérique latine, une situation épidémique contrastée

Si l'épidémie de Covid-19 est en nette baisse en France, la prudence reste de mise, car la couverture vaccinale n'est pas assez élevée, notamment chez les soignants. Autre motif d'inquiétude : d'autres pays sont confrontés à une pénurie de vaccins alors que le variant Delta se répand dans le monde entier.

 

Tous les voyants sont au vert en France. Les indicateurs diminuent alors que la couverture vaccinale poursuit sa progression. Un point noir cependant : la vaccination des soignants marque le pas, notamment dans les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et unité de soins longues durées où à peine 42% des personnels qui encadrent les résidents sont complètement vaccinés, selon les dernières données de l'agence sanitaire.

Une situation critiquée par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a lancé un « appel solennel » aux soignants. Un appel assorti d'une menace : celle de rendre la vaccination obligatoire pour les personnels de santé, si la couverture vaccinale de ces professions stratégiques ne s'améliore pas « d'ici à la fin de l'été ».

Les contaminations repartent à la hausse au Royaume-Uni

Cette obligation vient justement d'entrer en vigueur au Royaume-Uni, confronté au même phénomène, mais où l'épidémie connaît en plus un nouveau rebond à cause du variant Delta. Le pays n'avait pas connu un tel nombre de contaminations quotidiennes depuis plus de quatre mois. 

Vaccin obligatoire à Moscou également. L'épidémie y progresse, mais pas la vaccination. Le variant Delta représente près de 90% des nouveaux cas dans la capitale russe, selon son maire Sergueï Sobianine. La vaccination y est rendue impérative pour toutes les professions amenées à rencontrer du public.

 

Sergueï Sobianine annonce de nouvelles mesures de restriction, et notamment l’interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes. De nouvelles mesures pourraient être prises prochainement, prévient-il, sans évoquer pour le moment la possibilité d’un nouveau confinement.

Autre capitale, Lisbonne, qui met en place de nouvelles mesures de restrictions alors que le Portugal fait de nouveau face à un nombre de contaminations en hausse. Les habitants de la région de Lisbonne ne seront plus autorisés à se déplacer pendant les week-ends.

Autre exemple de l'hétérogénéité de la dynamique de la pandémie : alors qu'elle était plutôt épargnée jusqu'à présent, l'Afrique subit une nouvelle vague. Des pays comme la RDC, l'Ouganda ou la Namibie enregistrent leurs plus hauts niveaux de contamination depuis le début de la crise sanitaire, principalement à cause de la propagation des nouveaux variants.

Les pays d'Amérique latine, quant à eux, sont confrontés à leur pire flambée épidémique depuis mars, 43 infections sur 100 dans le monde étant signalées dans la région, selon une analyse de l'agence Reuters. Les neuf pays signalant le plus grand nombre de décès par habitant au cours de la semaine dernière se trouvent tous en Amérique latine : Bolivie, Chili et Uruguay où les malades du Covid sont désormais âgés de 25 à 40 ans. La montée en flèche des décès met à rude épreuve la capacité de fonctionnement des crématoriums dans les pays en développement.

L'Inde et le Brésil sont en tête de la liste des pays comptant le plus grand nombre de décès par jour sur une moyenne de sept jours et sont toujours confrontés à des problèmes d'incinération et de manque d'espace d'enterrement.

L'OMS alerte sur le manque de doses de vaccin

Autre sujet d'inquiétude : des dizaines de pays sont incapables d'administrer la seconde dose de vaccins anti-Covid, faute de doses suffisantes, ce qui risque de déstabiliser durablement les campagnes vaccinales, a mis en garde l'OMS vendredi 18 juin. Un intervalle trop long entre deux doses peut faciliter l'émergence de variants plus dangereux ou contagieux.

Sont particulièrement touchés des pays d'Afrique subsaharienne, mais aussi en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie du Sud, notamment les voisins de l'Inde comme le Népal ou encore le Sri Lanka, qui doivent affronter une sévère vague d'infections. Les partenaires de Covax essaient d'accéder à un maximum de doses qui sont cruciales pour la période de juin à septembre.


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