Tentative d'assassinat contre Donald Trump: les enjeux de la convention républicaine à Milwaukee

La convention républicaine débute ce lundi 15 juillet à Milwaukee, dans l'État du Wisconsin. Deux jours après la tentative d'assassinat de Donald Trump lors d'un meeting politique, l'ex-président devrait être officiellement nommé candidat du Parti républicain pour la campagne présidentielle.

 

La convention républicaine se déroule à Milwaukee, une ville très démocrate, dans l’État du Wisconsin. C’est l’un des États-clés dans la course à la Maison-Blanche qui peut faire basculer le résultat final des élections le 5 novembre prochain. La convention se tient jusqu’à jeudi. 

Quel vice-président pour Donald Trump ? 

Malgré la tentative d’assassinat contre lui, Donald Trump n’a pas changé son programme et il est arrivé sur place dimanche soir. Bien qu’il soit certain d’être désigné, cette convention n’est pas sans enjeux, l’ex-président devra notamment nommer son colistier. Parmi les favoris, les sénateurs de l’Ohio, J.D. Vance, et de Floride, Marco Rubio, ou le gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum. Les auditions entre Donald Trump et les trois hommes durent depuis des semaines et son choix ne peut pas tarder au-delà de cette grande réunion.

Donald Trump l’a souvent répété, il exige quelqu’un de loyal. 

J.D. Vance, le jeune et très médiatique sénateur de l’Ohio a remporté son siège en 2021 grâce au soutien déterminant de Trump. Selon ses détracteurs, il en est devenu une sorte de copie conforme. Il a multiplié les piques contre le camp démocrate avec un ton clairement copié sur celui de l’ancien président. 

Tim Scott qui a interrompu Donald Trump en plein discours pour lui déclarer son amour, a-t-il ses chances pour autant ? Une chose est sûre, le candidat républicain peut compter sur le sénateur noir du Parti pour tenter de séduire la communauté afro-américaine. 

Marco Rubio, lui, pense pouvoir rallier les communautés exilées d’Amérique latine à Donald Trump. Mais si le résident de Floride est choisi par le candidat à la présidentielle, il devra peut-être déménager, car la Constitution interdit à un président et vice-président de vivre dans le même État.

Enfin, l’homme d’affaires Doug Burgum, 67 ans, est un peu le chouchou des donateurs. Problème, le gouverneur du Dakota s’est prononcé en faveur des restrictions à l’avortement dans son État, une question épineuse sur laquelle le candidat républicain préfère laisser planer l’ambiguïté pour ne pas gâcher ses chances de réélection.

« C’est une chance de rassembler le pays tout entier »

Le message politique de Trump : depuis la tentative d’assassinat qui le visait, l’ancien président appelle désormais à l’unité du pays, ce qui constitue une évolution notable par rapport à sa rhétorique habituelle. Donald Trump a par ailleurs réécrit son discours, en raison de l’attaque. « C’est une chance de rassembler le pays tout entier, voire le monde entier. Le discours sera très, très différent de ce qu’il aurait été il y a deux jours », a-t-il déclaré au Washington Examiner dimanche. Reste à voir si la fusillade aura une influence quelconque sur le vote des Américains.

Faire baisser la température, c’est le message que tentent de faire passer les politiques américains depuis la tentative d’assassinat. Si des responsables du Parti républicain ont accusé les démocrates d’avoir nourri le climat de tension actuel aux États-Unis, Joe Biden a lui appelé à l’apaisement. « Si fortes soient-elles, nos convictions ne doivent jamais sombrer dans la violence. [...] Il est temps de se calmer », a-t-il déclaré.

La question de la sécurité est également un élément crucial de cette convention, alors que près de 50 000 personnes sont attendues au Fiserv Forum de Milwaukee. À la suite de la tentative d’assassinat, les défaillances du Secret Service ont été vivement pointées du doigt. Les organisateurs de la convention républicaine ont assuré que les mesures prises pour l’événement, déjà très importantes, n’ont pas à être renforcées.

Le Wisconsin, un État clé

Le choix de la ville de Milwaukee, située sur la rive ouest du lac Michigan, est tout sauf anodin. Certes, la ville est gouvernée par un démocrate, mais l’État du Wisconsin peut basculer en faveur des républicains. Remporté de justesse par Joe Biden en 2020 et perdu par Hillary Clinton en 2016 contre Donald Trump, cet État du Midwest est l’un des sept « swing states » où se joue l’élection présidentielle de novembre prochain.

Alors que les démocrates sont solidement ancrés dans les grands centres urbains, les républicains gagnent du terrain dans les zones rurales. Mais avec l’organisation de la convention à Milwaukee, les conservateurs ciblent désormais les cadres moyens préoccupés par leur pouvoir d’achat et qui souhaitent défendre les valeurs familiales traditionnelles. Selon les sondages, l’immigration et l’avortement sont deux autres sujets importants pour les électeurs du Wisconsin, en cela cet État est très représentatif de l’opinion publique générale. Tous les observateurs estiment que les résultats seront encore une fois très serrés.

Pour Donald Trump, il s’agit donc de convaincre les électeurs républicains urbains et modérés du Wisconsin, ceux qui sont dégoutés par ses déboires judiciaires et le tiennent pour responsable de l’assaut sur le capitole en janvier 2021.


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