Oman: six morts dans une fusillade près d’une mosquée dans la capitale

Une fusillade a eu lieu, mardi 16 juillet, autour d’une mosquée chiite, de la capitale d’Oman, Mascate. Un bilan publié par la police, en fin d’après-midi (heure locale) faisait état de six morts, parmi lesquels un policier, et les trois assaillants. Un incident très rare dans ce territoire, généralement épargné. Le groupe État islamique revendique la fusillade.

C’est un drame rare dans le sultanat d’Oman. Mardi 16 juillet, six personnes sont mortes, une fusillade autour d’une mosquée chiite de la capitale Mascate. « L'incident a fait cinq morts plus un policier tombé en martyr tandis que les trois assaillants ont été tués », a indiqué la police dans un communiqué sur le réseau social X.

28 personnes, de différentes nationalités, ont également étaient blessées, dont quatre membres de la police, la protection civile et des services de secours. Ces blessés sont soignés dans les hôpitaux de Mascate.

Des images vérifiées par l'AFP montrent des personnes fuyant devant une mosquée, dont le minaret est visible, au moment où des coups de feu retentissent. On entend une personne crier « Oh Dieu » et répéter « Oh Hussein », en référence à l'imam que les chiites considèrent comme le successeur légitime du prophète Mahomet.

Dans la matinée, un périmètre de sécurité autour du lieu de la fusillade dans l'est de Mascate empêchait les journalistes de s'en approcher. « Toutes les mesures de sécurité ont été prises pour gérer la situation, et les autorités continuent de rassembler des preuves » pour établir les circonstances de l'attaque, a indiqué la police.

Des Pakistanais parmi les victimes

À Islamabad, le Premier ministre Shehbaz Sharif a confirmé sur X que quatre Pakistanais avaient trouvé la mort dans l'attaque, un bilan annoncé auparavant par le ministère pakistanais des Affaires étrangères. Il a exprimé la solidarité de son pays avec le sultanat d'Oman et sa disposition à lui apporter toute assistance dans l'enquête sur cette attaque.

L'ambassadeur du Pakistan à Oman, Imran Ali, a déclaré pour sa part sur le réseau social X s'être rendu au chevet de blessés pakistanais dans les hôpitaux de Mascate et avoir invité ses compatriotes à la prudence.

Alerte de l'ambassade américaine

L'ambassade des États-Unis à Mascate a émis une alerte de sécurité à la suite de la fusillade et annulé tous les rendez-vous concernant les visas mardi. « Les citoyens américains doivent rester vigilants, suivre les informations locales et tenir compte des instructions des autorités locales », a écrit l'ambassade sur X.

Un évènement inhabituel

Le sultanat d'Oman, indépendant depuis 1971, n'a pas connu d'attaque armée de ce type ou d'attentat à la bombe dans l'histoire récente du pays, contrairement à plusieurs de ses voisins.

Le sultanat d'Oman compte des communautés sunnites en plus des ibadites, un courant méconnu de l'islam qui prône la tolérance et la collégialité. Sur le plan géopolitique, il a toujours pratiqué une neutralité. Il joue ainsi un rôle de médiateur dans les conflits régionaux, comme celui qui oppose les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, au gouvernement appuyé par une coalition menée par l'Arabie saoudite.

Le sultanat d'Oman occupe également une position stratégique puisqu’il est relié au détroit d'Ormuz dans le Golfe, par lequel transite environ 30% du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.

L'EI revendique la fusillade 

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué mardi la fusillade. Trois « combattants de l'État islamique dans la capitale d'Oman Muscat » sont à l'origine de la fusillade de lundi, a indiqué l'agence Aamaq, outil de propagande de l'EI, dans un communiqué sur Telegram, ajoutant que les cibles étaient « des chiites pratiquant leurs rituels annuels ».

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...