États-Unis: le nombre d'avortements en hausse, malgré l'interdiction de l'IVG dans certains États

Les anti-avortement sont obligés de revoir leur stratégie aux États-Unis où les chiffres des IVG n’ont pas baissé malgré l’annulation du droit fédéral à l’avortement par la Cour Suprême il y a un an. Selon les chiffres de l’lnstitut Guttmacher publiés aujourd’hui, le nombre des IVG est même en augmentation dans beaucoup d’États. Les femmes qui ne peuvent pas avorter dans leur État sont obligées de voyager dans les États où l’IVG est toujours légal, faisant exploser les chiffres dans ces États.

L’annulation du droit fédéral à l’avortement aux États-Unis n’a pas mis fin aux IVG, bien au contraire. Les derniers chiffres de l’institut Guttmacher font enrager le mouvement « pro-life » (« pro-vie », en français, c’est-à-dire anti-avortement). En 2020, cet institut de référence enregistrait 465 000 IVG dans tous les États-Unis. En 2023, il en recense 511 000 dans les 36 États où l’IVG est toujours légal, soit paradoxalement 46 000 de plus. 

L’explication est simple : en annulant l’arrêt « Roe v. Wade », la Cour suprême a laissé le choix à chaque État de légiférer à sa guise. Une vingtaine ont interdit totalement ou presque l’avortement, les autres l’ont conservé. Le résultat, c’est que les femmes désireuses d’avorter et piégées dans leur État, voyagent dans un des États où l’IVG est toujours légal.

Dans ces États, les chiffres explosent. En Illinois par exemple, où tous les États voisins ont interdit l’IVG, on compte 69% d’avortements en plus. Cette explosion des chiffres similaires est constatée dans d’autres États cernés par des voisins abolitionnistes. De leur côté, les anti-avortement contre-attaquent. Ils militent pour une prohibition fédérale. Au Texas, ils demandent d’interdire les routes aux personnes allant avorter dans un autre État. Ils veulent aussi criminaliser toute personne qui en aiderait une autre à passer dans un autre État pour avorter.