L'interception d'un pétrolier de la flotte fantôme russe, un coup de pression de la France à Moscou

Publié le 03/10/2025 | Ajouter un commentaire

La France a arraisonné, le 27 septembre au large de la Bretagne, un pétrolier, le Boracay, aussi appelé Pushpa. Un navire soupçonné d'appartenir à la flotte fantôme russe. Son capitaine va être jugé pour « refus d'obtempérer ». L'enquête n'a pas mis en évidence la présence de drones à bord du navire. Au-delà de la simple décision judiciaire, il s'agit surtout d'envoyer un message de fermeté à Moscou, qui contourne avec ses navires clandestins les sanctions occidentales contre ses exportations de pétrole.

Un an d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende : c'est le quantum maximal des peines encourues en France pour refus d'obtempérer en mer. Mais il est fort possible que le commandant du Boracay, seul membre de l'équipage à s'être vu remettre « une convocation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Brest », s'en sorte avec une amende.

Les faits sont modestes. L'enquête réalisée par la marine nationale a conclu à une absence de pavillon. Le commandant, de nationalité chinoise, devrait donc pouvoir reprendre la mer vers sa destination finale, le port de Vadinar en Inde. Les autorités françaises n'ont, en effet, aucune raison d'immobiliser plus longtemps ce pétrolier de 244 mètres de long, dont il aurait fallu assurer l'entretien.

Tracer une ligne face à la Russie 

Le message est en réalité ailleurs. Il s'adresse en premier lieu aux partenaires européens. Paris leur dit en substance qu'il est possible de mettre des bâtons dans les roues de la flotte fantôme russe lorsqu'elle croise dans leurs eaux. Le second signal est pour Moscou, et il a tout d'un signalement stratégique. Avec l'affaire du Boracay, la France indique que les agissements troubles de ces navires sans identité ne seront plus tolérés. Face à la guerre hybride menée par la Russie, Paris vient de tracer une ligne rouge.

À Copenhague, où il était pour le sommet de la Communauté politique européenne (CPE), le président français Emmanuel Macron a déclaré : « Il est extrêmement important d'accroître la pression sur la flotte fantôme, parce que ça réduit clairement la capacité de la Russie à financer son effort de guerre » en Ukraine.


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