Accord post-Brexit : l'Union européenne et le Royaume-Uni décident de poursuivre les négociations

L'Union européenne et le Royaume-Uni ont décidé de poursuivre les négociations sur leurs futures relations au-delà de la date butoir de dimanche soir.

 

Les discussions sur un accord post-Brexit entre l'Union européenne et le Royaume-Uni vont continuer au delà de dimanche, jour pourtant fixé par les deux parties pour se prononcer sur le sort de la négociation post-Brexit, ont annoncé dans un communiqué commun la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre britannique Boris Johnson.

"Nos équipes de négociateurs ont travaillé jour et nuit ces derniers jours. Et malgré la fatigue après quasiment un an de négociations, malgré le fait que des dates butoirs n'aient pas été respectées les unes après les autres, nous pensons qu'il est responsable à ce stade d'effectuer l'effort supplémentaire", déclarent les deux dirigeants.

"Nous avons par conséquent chargé nos négociateurs de poursuivre les discussions et de voir si un accord peut être conclu même à ce stade tardif", ajoutent-ils.

Cette annonce ne suscite pas de surprise. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à un accord sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, avait ainsi déjà déclaré dimanche matin le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, en préparant le terrain.

 

Londres et Bruxelles avaient pourtant rivalisé de pessimisme ces derniers jours, Boris Johnson estimant un échec "très, très probable", quand la chef de l'exécutif européen Ursula von der Leyen jugeait "faibles" les espoirs d'accord.

En amont de ce coup de fil, le négociateur britannique David Frost avait rencontré son homologue européen Michel Barnier dimanche matin au siège de la Commission européenne à Bruxelles, au lendemain d'ultimes négociations qui se sont achevées tard dans la nuit. Entre coups de bluff et dates butoirs non tenues, les négociations ont déjà été riches en rebondissements depuis leur lancement en mars.

"Un regain de tension"

Signe d'un regain de tension, le ministère britannique de la Défense a annoncé, à la veille de cette nouvelle échéance, que des navires de la Royal Navy se tenaient prêts à protéger les zones de pêche nationales où pourraient survenir des tensions en cas d'absence d'accord.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Boris Johnson tentent depuis des jours de débloquer au niveau politique des discussions dans l'impasse. Lors d'un dîner à Bruxelles mercredi soir, ils n'ont pu que constater à nouveau des positions "très éloignées". Ils s'étaient cependant accordé une nouvelle chance : trois jours de négociations en plus pour arracher un accord, avant une "décision ferme" dimanche.

Pragmatique, la Commission a publié jeudi des mesures d'urgence pour maintenir, en cas de "no deal", le trafic aérien et le transport routier entre le Royaume-Uni et l'UE pendant six mois, ainsi que l'accès réciproque aux eaux de pêche pour un an.

Ces mesures étaient réclamées par les États membres, qui s'astreignent depuis des mois à rester unis derrière leur négociateur, Michel Barnier. Selon un haut responsable européen, le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont même, pour cette raison, chacun refusé de s'entretenir avec Boris Johnson lundi dernier.

Un compromis ensemble ?

En dépit d'échanges toujours plus intensifs, le compromis semble impossible entre des Britanniques qui veulent retrouver une liberté commerciale totale et des Européens soucieux de protéger leur immense marché.

Seule certitude : le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, abandonnera définitivement le marché unique et l'union douanière le 31 décembre.

Sans accord commercial, ses échanges avec l'UE se feront selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, au risque d'un nouveau choc pour des économies déjà fragilisées par le coronavirus.

Les discussions butent sur trois sujets : l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord et surtout les conditions que les Européens exigent des Britanniques pour éviter toute concurrence déloyale.

L'UE est prête à offrir à Londres un accès sans droits de douane ni quotas à son immense marché. Mais elle veut dans ce cas s'assurer que le Royaume-Uni ne se livrera pas à du dumping en s'écartant des normes environnementales, sociales, fiscales européennes ou de celles sur les aides d'État.


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