Mondial 2022: à un an du coup d'envoi, le Qatar est toujours sous le feu des critiques

Dans un an, le Qatar donnera le coup d'envoi du Mondial 2022 (21 novembre - 18 décembre 2022) et accueillera des centaines de milliers de supporters étrangers. Mais le petit émirat continue de faire face à un flot de critiques, portant notamment sur la situation des travailleurs immigrés.

 

Plus qu'une année avant que la planète foot ne se retrouve au Qatar pour le dernier Mondial à 32 équipes. Le riche émirat avait obtenu l’organisation le 2 décembre 2010 à Zürich, sous l’ère Blatter, devenant le premier pays du Golfe à pouvoir organiser la plus grande compétition sportive au monde, au nez et à la barbe des États-Unis, de l’Australie et du Japon. Lancé dans un lobbiyng intense, le Qatar avait utilisé tout son poids diplomatique pour convaincre les membres de la Fifa.

Rapidement, des accusations de corruption avaient fleuri, mais jamais prouvées. Selon France Football, en 2010, le Qatar avait dépensé 34 millions d’euros en frais de communication. La justice française enquête toujours sur les conditions d'attribution de la compétition à l'émirat avec, au cœur du dossier, un déjeuner à l'Élysée autour du président de l'époque, Nicolas Sarkozy, Michel Platini et deux hauts dirigeants qatariens. 

 

« Un petit peu de sport, énormément d'argent, et des violations massives des droits humains »

Depuis l'attribution du Mondial 2022, les critiques n’ont jamais cessé. Mardi 16 novembre, Amnesty international a demandé au pays organisateur de respecter les droits de l’homme et cesser les abus contre les travailleurs immigrés, venus principalement d'Inde, du Pakistan, du Népal et du Bangladesh, dont beaucoup ont contribué à la construction des stades et des autres infrastructures.

Dans son dernier rapport de 48 pages, l’ONG précise qu'« à un an de la Coupe du monde [...] le temps presse et le Qatar n'a toujours pas respecté sa promesse d'abolir le système de parrainage (kafala) ni renforcé la protection des travailleurs migrants », dont « la réalité quotidienne reste éprouvante, malgré des modifications apportées à la loi depuis 2017 ».

« Le Mondial 2022 au Qatar, c'est un petit peu de sport, énormément d'argent, et des violations massives des droits humains », a renchéri, vendredi 19 novembre, la présidente d'Amnesty International France Cécile Coudriou dans une tribune au journal Le Monde.

Au début de l'année 2021, le quotidien britannique The Guardian avait chiffré à plus de 6 500 le nombre de travailleurs migrants décédés dans la péninsule depuis l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde. « Depuis le début de la construction [des stades] en 2014, il y a eu trois accidents du travail mortels et 35 décès connexes », affirmaient de son côté les autorités qatariennes.

Ces dernières n’ont pas l’intention de se laisser perturber par les critiques, affirmant régulièrement avoir « toujours été transparentes sur la santé et la sécurité des travailleurs ».

 

1,2 million de visiteurs attendus

En attendant, le pays s’active dans la préparation de la compétition. La tenue de la Coupe arabe dans six stades, du 30 novembre au 18 décembre, devra servir de test au petit émirat. La compétition va regrouper seize équipes et selon la Fifa, « l'événement offre une excellente occasion aux participants et au public de découvrir l'ambiance au Qatar et les magnifiques stades qui accueilleront la Coupe du monde en 2022 ». Huit enceintes flambants neuves ont en effet été érigées de toutes pièces pour le Mondial.

Alors que le dernier rassemblement planétaire autour du sport avec les JO de Tokyo s’est déroulé à huis clos, le Qatar espère attirer plus de 1,2 million de visiteurs durant la prochaine Coupe du monde, soit près de la moitié de la population de l'émirat.

Divertir les touristes

Et le véritable défi sera de divertir des centaines de milliers de touristes dans un petit pays peu connu pour ses attractions et son sens de la fête, où la consommation d'alcool est très encadrée. L'un des plus grands événements sportifs de la planète est généralement ponctué de célébrations arrosées. 

Si la Coupe du monde va se dérouler pour la première fois de l’histoire dans un pays musulman, le président de l'Autorité du tourisme du Qatar, Akbar al-Baker, assure qu’« il y aura autant d'alcool que vous voulez », renvoyant à la Fifa sur les détails de l'accès aux boissons. « Nous ferons vivre [aux visiteurs] une expérience unique en son genre », promet-il, sans donner de précisions.

France, Allemagne, Espagne, Brésil, Argentine, plusieurs grands noms du football mondial ont déjà leur billet. Pour le moment, 13 tickets ont été attribués. À un an de l’ouverture, les organisateurs ont hissé les drapeaux des pays déjà qualifiés sur la corniche de Doha.


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