Super ligue : cinq clubs anglais se retirent du projet controversé

Manchester City, Liverpool, Manchester United, Tottenham et Arsenal ont annoncé, mardi, qu'ils se retiraient du projet très controversé de Super ligue européenne qu'ils avaient présenté avec sept autres clubs européens. Selon plusieurs médias britanniques, Chelsea aurait aussi l'intention de tourner le dos à cette compétition.

 

Lâché par cinq clubs anglais, le projet de Super ligue européenne privée, en concurrence frontale avec la Ligue des champions, a perdu, mardi 20 avril, près de la moitié de ses fondateurs, impuissants face aux menaces des instances du football et au tollé des supporters.

Manchester City a été le premier à céder, annonçant dans un communiqué avoir "formellement lancé la procédure pour se retirer du groupe chargé de développer le projet de Super ligue européenne". Et en fin de soirée, quatre autres clubs anglais ont suivi : Tottenham, Liverpool, Manchester United et Arsenal.

"Après vous avoir écouté, ainsi que la communauté élargie du football ces derniers jours, nous nous retirons de la Super ligue envisagée. Nous avons fait une erreur et nous nous excusons pour cela", ont même tweeté les Gunners d'Arsenal, alors que Chelsea, dernier club anglais encore impliqué, devrait bientôt leur emboîter le pas, selon les médias.

Arsenal explique son retrait de la Super ligue

Le projet s'est immédiatement attiré les foudres unanimes des mondes politique et sportif, le gouvernement britannique et les instances du football menaçant les impétrants de poursuites juridiques ou de suspension.

Le retrait de cinq des 12 fondateurs - il ne resterait que sept clubs impliqués : Chelsea pour l'instant, le Real Madrid, le FC Barcelone, l'Atletico Madrid, l'AC Milan, l'Inter Milan et la Juventus -, 48 heures à peine après la bombe lancée au visage du football européen, pourrait bien faire s'écrouler le projet comme un château de cartes.

Manifestation des supporters de Chelsea

Mardi soir, les supporters de Chelsea, appuyés par des fans d'autres équipes concernées ou non par ce projet, se sont réunis par centaines devant Stamford Bridge, avant un match de championnat contre Brighton, pour laisser éclater leur colère avec des slogans cinglants.

Ils ont bloqué l'entrée du bus de l'équipe, forçant Petr Cech, ancien gardien de but du club et actuellement directeur technique, à venir dialoguer avec eux.

Quelques minutes plus tard, les médias britanniques ont commencé à indiquer que le club londonien était en train de préparer les documents nécessaires pour se retirer du projet de Super ligue, à la demande de leur propriétaire, le milliardaire russe Roman Abramovich.

Une hostilité qui a aussi été exprimée par les joueurs de Liverpool. "Nous n'aimons pas cela et ne voulons pas que cela arrive. C'est notre position collective. Notre engagement envers ce club et ses supporters est absolu et inconditionnel", ont indiqué les joueurs dans un message publié sur leurs réseaux sociaux.

Une décision bien accueillie

La défection de Manchester City, annoncé en amont, avait été saluée. Le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, s'est dit "ravi d'accueillir le retour de City dans la famille du football européen".

Il avait troqué, mardi matin, les menaces visant les frondeurs contre un appel à la reddition, s'adressant en particulier aux six clubs anglais. Le patron de l'instance européenne a assuré n'avoir "jamais douté qu'ils avaient la capacité et le bon sens de prendre cette décision".

Même son de cloche du côté de la Fédération anglaise de football (FA) qui a salué la décision des clubs d'abandonner le projet controversé de Super Ligue qui "menaçait toute la pyramide du football". "Le football anglais a une histoire fière offrant des opportunités à tous les clubs et le football a été unanime dans sa désapprobation de cette ligue fermée", poursuit le texte.

Un peu plus tôt dans la journée, l'entraîneur de City, Pep Guardiola, n'avait pas hésité à se montrer très réservé, lors d'une conférence de presse, sur le format choisi pour maximiser le nombre de matchs et les profits, au détriment du mérite sportif.

"Ce n'est pas du sport quand il n'existe pas de relation entre effort et récompense. Ce n'est pas du sport si le succès est garanti ou si perdre n'a aucune importance", avait-il martelé.


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