Madagascar: délestages à Fort Dauphin, le géant minier invoque la «force majeure»

Dans le Grand Sud de Madagascar, la filiale malgache QMM du géant minier Rio Tinto, invoque la « force majeure » et a annoncé ne plus être en mesure d’approvisionner en électricité en continu la ville de Fort Dauphin.

 

Le 1er décembre, en réponse au blocage de la route reliant la mine à Fort Dauphin par des manifestants, QMM avait déjà annoncé stopper l’ensemble des opérations d’extraction pour des raisons de sécurité de son personnel, et ne maintenir que le service minimum pour la production d’électricité de la ville.  

Lors d’une interview la semaine passée, son directeur général, David-Alexandre Tremblay, nous avait alors fait part de ses inquiétudes :

On s’est engagé à maintenir le service de génération d’électricité pour la ville de Fort Dauphin qu’on fournit à 100% [la Jirama, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, en énormes difficultés financières, n’assurant alors plus que la distribution d’électricité pour la ville, NDLR]. On a réussi à le faire jusqu’à maintenant grâce, entre autres, à la possibilité de faire une rotation du personnel partielle, mais ça demeure très fragile. De par les actes de vandalisme et de par aussi le nombre réduit de personnel sur site, soumis à une fatigue psychologique et physique grandissante au fil des jours. Donc, on évalue au jour le jour, mais c’est certain que si la situation perdure, même ce service essentiel court un grand risque, et il deviendra alors de plus en plus difficile à maintenir. 

La situation a perduré. Les rotations des équipes sont désormais impossibles à effectuer. Les réserves de fioul diminuent. « Les circonstances nous contraignent à ce programme de délestage » a donc expliqué le géant minier, par voie de communiqué ce 13 décembre.

Afin d’éviter la paralysie des services de santé, l’entreprise a fourni générateur de secours et carburant à l’hôpital régional ainsi qu’à un dispensaire.

QMM en appelle désormais au gouvernement pour que soit trouvée une solution avec les manifestants et qu’ils quittent les lieux, sans violence, pour permettre le redémarrage des activités.

Lundi, les négociations avaient repris avec les pêcheurs et les usufruitiers. Concernant les doléances propres aux questions foncières, QMM les a toutes rejetées, au motif que l’entreprise a déjà signé des accords en 2016 avec l’État sur ces questions-là.


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.