Nigeria: deux jeunes filles de Chibok retrouvées 8 ans après leur enlèvement en 2014

Deux anciennes écolières des « filles de Chibok » ont été retrouvées. C'est l'annonce faite mardi 21 juin par l'armée nigériane. Elles avaient été enlevées par des dizaines de combattants de Boko Haram en 2014. Ils avaient pris d'assaut l'internat pour filles de Chibok et ont entassé 276 élèves dans des camions. C'était le premier enlèvement scolaire de masse du groupe jihadiste. Les deux jeunes femmes ont, au total, passé huit années en captivité

 

Elles avaient 9 et 18 ans quand elles ont été enlevées. Mardi 21 juin, elles sont apparues portant leurs bébés dans les bras. La première, Hauwa Joseph, a été retrouvée avec d'autres civils le 12 juin près de Bama, dans le nord-est du pays alors que les troupes militaires ont attaqué un camp de Boko Haram dans la zone.

« Je me suis mariée récemment et j'ai eu cet enfant », a expliqué Hauwa Joseph en montrant le bébé de 14 mois qu'elle tenait dans les bras. Son mari a d'ailleurs été tué dans le raid de l'armée. 

L'autre jeune femme, Mary Dauda, a été retrouvée près du village de Ngoshe, non loin de la frontière avec le Cameroun. C'était le 15 juin dernier. La jeune femme raconte avoir été mariée à plusieurs combattants de Boko Haram.

« Ils vous affament et vous battent si vous refusez de prier », a-t-elle confié. Selon elle, « toutes les filles de Chibok qui restent sont mariées et ont des enfants ».

Dans le village qu'elle a fui, il reste encore plus de 20 filles capturées à Chibok. Le porte-parole du mouvement « Bring Back Our Girls » parle, quant à lui, de 104 filles encore entre les mains des jihadistes, sans vraiment pouvoir dire combien d'entre elles sont encore en vie. 

Hauwa Joseph et Mary Dauda sont encore avec les autorités, mais elles ont pu communiquer avec leurs familles qu'elles vont retrouver bientôt. 

« 

Ce n'est pas facile pour les parents d'attendre, pendant plus de huit ans, le retour de leurs filles disparues. Les voir s'échapper des griffes des terroristes prouve que nous avions raison : aucune de ces filles ne choisira de rester avec ses ravisseurs. Elles auront toujours envie de fuir pour retrouver leur famille et leur liberté », a déclaré à RFI Allen Manasseh porte-parole du mouvement « Bring Back Our Girls».

« Nous sommes donc très heureux et ça donne de l'espoir aux parents qui attendent encore leurs filles. Nous sommes certains qu'un jour, ils pourront être réunis à nouveau », a-t-il ajouté. 

«Les autorités savent que certaines de ces filles sont encore là, elles sont encore en vie ! Il n'est pas difficile de savoir où elles sont d’ailleurs. Certaines ont réussi à fuir, mais d'autres ont même pu entrer en contact avec nous via des téléphones. Nous avons pu communiquer avec elles et ces numéros de téléphone. On les a transmis aux autorités. Mais elles n'ont pas pris en compte ces informations qui sont pourtant très utiles pour identifier et sauver ces filles. Pour nous, c'est cela qui est difficile à comprendre», at-il souligné. 

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