Côte d’Ivoire: des initiatives pour insérer les travailleurs handicapés dans un marché difficile

La Côte d’Ivoire compterait entre 500 000 et 900 000 les personnes en situation de handicap, selon les sources, un chiffre qui pourrait être largement sous-estimé. La grande majorité n’a pas d’emploi, car l’insertion des handicapés dans la société ivoirienne et dans le monde du travail en particulier reste très difficile. Mais la société civile veut changer cette réalité et mieux les insérer dans le marché du travail à partir de plusieurs initiatives.

 

En Côte d’Ivoire, beaucoup de personnes en situation de handicap se cachent et sont peu visibles dans la sphère publique : elles portent sur leurs épaules le poids des superstitions et des peurs irrationnelles. Souvent, ces personnes sont donc déscolarisées et exclues du marché de l’emploi.

« Il y a tellement de préjugés autour de nous que certains chefs d’entreprise ne prendraient même pas la peine de feuilleter nos CV, raconte Armel N’guetta, le président du Groupement pour l’insertion des étudiants handicapés physiques. Parfois, même quand on demande de venir passer un entretien, quand ils se rendent compte que c’est une personne en situation de handicap, on nous dit "je ne savais pas que vous étiez comme ça". »

En théorie, la loi oblige les entreprises à employer 1 % de personnes handicapées. Mais cette loi n’est pas respectée faute de sanction. À la tête de la Libellule, un cabinet de recrutement et de conseil, Danièle Adahi Bikpo se bat pour placer des diplômés en situation de handicap au sein d’entreprises du secteur privé :

Lorsqu’une entreprise a besoin d’une personne en situation de handicap, nous travaillons avec elle pour embaucher la personne qu’il faut. Nous prenons en compte un certain nombre de paramètres et nous avons une base de données de plus de 1 300 personnes. Donc nous avons forcément une ou deux personnes qui peuvent correspondent à l’entreprise. Lorsqu’on parle de 1 300 personnes, en Côte d’Ivoire, pour des personnes diplômées, je peux vous dire que cet effectif est déjà très très intéressant. Parce que dans le monde rural, on n’a pas accès et parce qu’il y en a très peu qui sont formés.

Chaque année depuis six ans, Danièle Adahi Bikpo organise une journée « handi-emploi », qui a permis l’obtention de 400 stages dont 20 % ont été transformés en contrats. La prochaine est programmée au 17 mai.


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