Un an après la mort d'Idriss Déby, le Tchad commémore discrètement la mort du maréchal

Un an jour pour jour après l’annonce de la mort d’Idriss Déby et la prise du pouvoir par un Conseil militaire de transition dirigé le fils de l'ex-chef de l'État, Mahamat Idriss Déby, l'anniversaire de la disparition du maréchal est marqué avec discrétion dans le pays.

 

Il n’y a pas de manifestation officielle de la part des autorités ou de l'armée, ce qui agace d’ailleurs les défenseurs de la mémoire d'Idriss Déby. C'est en effet le parti qui donne la mesure. Le Mouvement patriotique du salut organise depuis le début de semaine une « sortie du deuil » avec des prières, des conférences sur l'ex-président, et ce mercredi, la pose de la première pierre de son futur mausolée à Amdjarass, dans le nord-est du pays, sa localité d'origine. La construction de cet ouvrage de marbre de 7 mètres de hauteur et 650m² doit durer 8 mois.

Le président du Conseil militaire de transition, son fils, Mahamat idriss Déby, est depuis quelques jours dans la région. Il a participé mardi à une prière collective mais pas à la commémoration de ce mercredi.

Mahamat Idriss Déby dresse son bilan

Il s’est en revanche adressé à ses compatriotes mardi soir. Dans une allocution d'une vingtaine de minutes qu'il a délivré en treillis militaire, il a reconnu quelques échecs du CMT et a promis de les corriger. Parmi eux, les conflits communautaires qui ont ensanglanté plusieurs régions depuis le début de l'année et le problème récurrent des délestages qui empoisonnent le quotidien des Tchadiens.

Mais dans l'ensemble, il a dressé un bilan exhaustif et positif de son action, principalement sur le plan sécuritaire.

La menace repoussée, le doute dissipé, les blessures pansées, le deuil surmonté... L'avènement de la transition souffle sa première bougie dans la sérénité retrouvée. Rien de fatal n'est devant nous. Sur notre chemin vers un Tchad débarrassé de ses vieux démons, nous avons su ensemble assurer l'essentiel : un pays debout et un peuple à l'ouvrage.

La prise du pouvoir par les militaires il y a un an a permis d'éviter un « vide institutionnel », a-t-il ajouté. Mahamat Idriss Déby a confirmé le maintien au 10 mai du démarrage du dialogue national inclusif, un rendez-vous qu'il a qualifié de « crucial », malgré les protestations des groupes politico-militaires qui discutent toujours à Doha et d'une partie de l'opposition intérieure civile.

Cet exercice d'autosatisfaction devrait nourrir les conversations de ceux qui craignent que le dialogue soit en réalité une façade destinée à lui permettre de se maintenir au pouvoir.

 


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