La société civile d'Uvira dénonce les incursions des soldats burundais en RDC

Dans l’est de la RDC, dans la province du Sud-Kivu, la société civile de la ville et du territoire d’Uvira dénonce depuis plus d’une semaine une énième violation de la frontière congolaise par les soldats de l’armée burundaise, à la poursuite des rebelles burundais de RED-Tabara, basés dans les moyens et les hauts plateaux qui surplombent Uvira.

 

Cette fois, ce sont quelque 400 soldats de l’armée burundaise qui seraient entrés en RDC à partir du 23 décembre dernier, via la plaine de la Ruzizi au nord d’Uvira. Selon un haut gradé burundais, une partie de ces hommes appartiendrait au 212e bataillon commando basé dans les marais de la Rukoko près de la frontière congolaise, l’autre proviendrait de deux unités d’élite, la BSPI, une sorte de garde présidentielle, et la police militaire burundaise.

De jeune miliciens membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi sont également signalés, comme à chaque fois dans de telles opérations.

Ils ont progressé pendant une semaine dans les moyens et hauts plateaux qui surplombent Uvira, avant de lancer leur attaque contre les positions des rebelles burundais de RED-Tabara dans le groupement de Bijombo, il y a trois jours, selon la société civile d’Uvira. Ces groupes rebelles sont présents dans la zone depuis une dizaine d’années et revendiquent régulièrement des attaques au Burundi. La dernière en date a eu lieu deux jours avant cette incursion, une incursion confirmée à RFI par une source sécuritaire burundaise.

Plusieurs de ces membres assurent avoir alerté l’armée congolaise dès que les troupes sont entrés en RDC, mais plus d’une semaine plus tard, le porte-parole des FARDC dans le secteur assure que l'enquête est toujours en cours. « Il y a des groupes armés qui viennent des pays étrangers et qui sont en train de s’infiltrer sur le sol congolais. Mais dire que c’est l’armée burundaise, je ne peux pas le confirmer ou l’infirmer. Il y a des accrochages entre ces groupes armés qui sont signalés », nous explique le major Dieudonné Kasereka.

Après près de trois jours de combats, les rebelles burundais de RED-Tabara ont annoncé avoir tué une dizaine de soldats burundais. De son côté, l’armée burundaise n'a pas communiqué, une habitude dans de tels cas.

La société civile d’Uvira, elle, condamne « une exportation » d’un conflit burundo-burundais sur le sol congolais, elle accuse également les FARDC de fermer les yeux à cause, sans doute, d’un accord secret entre Gitega et Kinshasa.


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