Rapport sur l’ère Jammeh en Gambie: espoir et angoisse chez les familles de victimes

En Gambie, la Commission vérité et réconciliation a rendu son rapport, jeudi 25 novembre, au président Adama Barrow. Il rassemble 370 témoignages recueillis pendant deux ans de victimes, témoins et auteurs de crimes commis durant les 27 années du régime de l'ancien président Yahya Jammeh, exilé en Guinée Équatoriale depuis 2016. Ce rapport était très attendu par les familles des victimes.

 

Meurtres, viols, actes de tortures ou encore enlèvements extra-judiciaires, ce sont tous les crimes décrits par les victimes de Yahya Jammeh à la Commission vérité et réconciliation.

Nana-Jo N'Dow, fille d'un opposant gambien disparu sous le régime de Yahya Jammeh, se réjouit que ce rapport soit enfin déposé : « Enfin, nous aurons les causes et l’étendue des violations aux droits humains, commises au cours de la période de juillet 94 à janvier 2017. Tout cela sera officiellement gravé dans l’histoire de la Gambie ».

Mais le rapport n'a pas été rendu public pour autant et Nana-Jo N'Dow ajoute : « Je suis déçue que les recommandations n’aient pas été rendues publiques car pour moi cela prolongera inutilement l’angoisse des victimes et leur processus de guérison ».

L'ultime étape de ce processus de guérison serait de voir Yahya Jammeh traduit en justice pour répondre de ses actes. Baba Hydara, fils du journaliste Deyda Hydara, tué sous le régime de Jammeh, garde espoir : « On n’a jamais cru qu’on en arriverait là. Je suis sûr que ces recommandations-là vont dire qu’on va traduire Jammeh en justice ».

Le président Barrow dispose d’un mois pour soumettre un résumé du rapport à l’Assemblée nationale et aux organisations internationales. Il a six mois pour publier un livre blanc. Des délais qui lui laissent le temps de faire face à l'élection présidentielle prévue le 4 décembre prochain.


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