RDC: «dialogue social» entre les syndicats de l’administration publique et le gouvernement

Le gouvernement congolais, les syndicats de fonctionnaire et agents de l'État sont en négociation à Kinshasa. Des travaux de cinq jours ouverts par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge démarrent ce mardi 26 octobre avec des plateformes de discussions et de planifications sur la paye des fonctionnaires qui ont du mal à joindre les deux bouts.

 

C’est une kyrielle de revendications que les syndicalistes comptent égrener lors de ces assises. Les fonctionnaires ou assimilés sont contraints à la précarité. Fidèle Kihangi, président de l’intersyndicale de l’administration publique rappellent leur situation : « Ils travaillent jusqu’à atteindre le délai largement record de 100 ans sans être mis à la retraite. Ils viennent au travail grâce au petit commerce tenu par leurs conjointes, ils se paient le loyer à coups de mendicités, ils se font soigner et enterrer grâce aux cotisations des membres des familles, amis et connaissances, ils ne savent pas ce que le gouvernement leur donne, sur quelle rubrique de leur maigre traitement le gouvernement prélève l’IPR (impôt professionnel sur la rémunération). »

Projet de barème de référence

Un huissier est payé moins de 100 dollars. L’augmentation attendue n’est jamais arrivée, peste Frederic Luwawa, l’un des syndicalistes : « Ça été prévu pour qu’en 2021, l’huissier puisse avoir 200 dollars, mais malheureusement, ils croupissent dans les 85 dollars. C’est presque le budget d’un petit chat d’un ministre ».

Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, parle pour l’heure uniquement d’un projet de barème de référence qui soit « acceptable à moyen et long terme » : « Il pourra s’agir d’élaborer une politique cohérente et motivante de rémunération qui tient compte des équilibres de budget d’État, de définir une politique d’octroi des primes, de traitement de base de référence, de produire un modèle standard de bulletin de paie. »

Les syndicalistes espèrent que le gouvernement tiendra ses promesses maintes fois renouvelées. L’État peine à maîtriser la masse salariale avec ses effectifs truffés des doublons, fictifs et cumulards. Il n'y a d'ailleurs pas de numérisation, ni de base de données et encore moins de fiche de paie unique.


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