Ouganda: explosion dans un restaurant à Kampala, la police confirme un «acte terroriste»

Le dernier bilan des autorités fait état d'un mort et de trois blessés. Par la voix de son porte-parole, la police confirme un acte terroriste délibéré.

 

L’attaque s’est déroulée vers 21h, heure locale, samedi soir, dans un restaurant très fréquenté en bord de route à Komamboga, au nord de la capitale Kampala. Selon les déclarations sur Twitter du président Yoweri Museveni, puis du porte-parole de la police Fred Enanga, trois personnes ont déposé sur place un colis qui a ensuite explosé. Il contenait une bombe fabriquée localement, d’après les propos du porte-parole de la police.

Fortunate habite à quelques dizaines de mètres du restaurant de Komanboga. Au moment de l’attaque, le jeune homme, étudiant, était déjà rentré chez lui. « On a entendu une explosion qui venait de nulle part, on pensait au début que c'était simplement un pneu qui avait explosé. Mais quand je suis arrivé sur place, j’ai vu des ambulances qui évacuait les blessés. » 

Au moment de l’attaque, Frederic a lui aussi entendu la détonation depuis le garage dans lequel il travaille, un peu plus loin dans la rue. « On a tous eu peur, donc on est tous rentrés chez nous. Puis j’ai appelé mes voisins et tous ceux qui vont souvent dans ce restaurant, mais heureusement, tout le monde allait bien. »

Le restaurant est très fréquenté les week-ends, et ce même après le couvre-feu à 19h instauré pour limiter la propagation du Covid-19. Daniel s’est réuni ce dimanche avec des amis devant la route qui mène à l’établissement, bloquée par les policiers. « J’y vais souvent, c’est un restaurant spécialisé dans les grillades de porc, beaucoup d’habitants y vont pour ça, c’est l’un des restaurants les plus populaires du quartier. »

Une menace toujours présente

Les forces de l’ordre appellent la population à rester prudente tandis que les autorités mènent leur enquête. Selon Fred Enanga, les autorités restent confiantes sur leurs chances de retrouver les trois auteurs présumés des faits. « L’explosion a eu un impact sur 5m2 seulement, et le matériel utilisé était sommaire, ce qui révèle le travail d’un groupe assez rudimentaire, et nous pensons être capable de les retrouver », explique-t-il.

Depuis quelques semaines, les alertes sur de possibles attentats se sont multipliées. Les ambassades de France et du Royaume-Uni ont appelé les voyageurs en Ouganda à la vigilance dans les espaces publics très fréquentés.

Le 8 octobre, l’organisation État islamique avait revendiqué une attaque contre un poste de police du nord de Kampala. Les forces de l’ordre affirment également avoir déjoué en août un attentat suicide visant l’enterrement de Paul Lokech, haut gradé de l’armée qui avait mené des opérations en Somalie et en République démocratique du Congo.

Selon l’analyste Kasaija Apuuli, la menace terroriste n’a jamais disparu en Ouganda. « Nous avons toujours des éléments du groupe ADF, des cellules actives. Et les frontières sont poreuses, donc des membres du groupe au Congo peuvent traverser. Il ne faut pas oublier non plus que l’Ouganda est impliqué en Somalie, et que les shebabs somaliens n’ont pas encore été défaits. Donc nous sommes toujours sous menace, et nous devons rester vigilants. »

La dernière attaque de masse dans le pays s’était produite en 2010 pendant la finale de la Coupe du monde de football. Deux attentats à la bombe, revendiqués par les shebabs somaliens, avaient causé la mort de 76 personnes dans la capitale.


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