En Méditerranée, l'Ocean Viking est coincé avec 572 personnes secourues à son bord

Chaque été, les flux migratoires vers l’Europe augmentent. Les conditions de navigation sont meilleures qu’en hiver et les tentatives de traversée de la Méditerranée plus nombreuses. Mais le trajet reste très périlleux : la Méditerranée centrale, entre la Libye et l’Europe, reste la route migratoire la plus meurtrière au monde. Au cours des sept derniers jours, l’Ocean Viking, le bateau de SOS Méditerranée, a secouru 572 personnes en mer.

 

Depuis ces actions de secours, aucun pays n’a accepté d’accueillir le bateau. Et la situation à bord devient compliquée.

Ce jeudi 8 juillet, l’équipage de l’Ocean Viking a demandé pour la cinquième fois un lieu sûr pour pouvoir débarquer les 572 personnes secourues en mer. Jusqu’à présent, les autorités maritimes n’ont pas répondu favorablement. Le temps presse, juge Sophie Beau, la cofondatrice de SOS Méditerranée. « Nous, on a une grande inquiétude parce que nous n’avons des rations alimentaires pour autant de personnes que jusqu’à demain, estime-t-elle. Donc, il s’agit vraiment de nourrir et de prendre soin des personnes à bord. Il y a des tensions qui grandissent, qui peuvent occasionner des petites bagarres entre les personnes, etc. Les personnes sont entassées les unes sur les autres, il n’y a pas assez d’espace. »

Tentatives de suicides à bord

Au vu du déroulement de précédentes missions de SOS Méditerranée, Sophie Beau craint que la situation ne se détériore.« On a eu d’autres périodes très critiques à bord, notamment l’année dernière, avec une attente jusqu’à 11 jours sans aucune annonce d’un quelconque lieu sûr. Cela avait été très compliqué à gérer, avec des tentatives de suicide à bord. Donc, vraiment, ça peut dégénérer d’un moment à l’autre. Et là, on sent qu’il y a un point de bascule qui approche », poursuit la cofondatrice de SOS Méditerranée.

 

Ce mercredi soir 7 juillet, un homme s’est jeté à l’eau depuis le pont de l’Ocean Viking. Il a été récupéré par les sauveteurs. « L’incertitude, a-t-il dit, lui était trop difficile à supporter. »

 


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