Liban: le Premier ministre renonce à nommer lui-même un nouveau gouvernement

Moins d’un mois après sa désignation, le Premier ministre libanais, Moustapha Adib, a baissé les bras face aux blocages politiques qui l’ont empêché de former un gouvernement, dans une période cruciale de l’histoire du Liban, qui s’enfonce dans une grave crise économique et politique.

Après une rencontre avec le président de la République Michel Aoun ce samedi 26, la deuxième en moins de 24 heures, Moustapha Abid a jeté l’éponge. « Que Dieu protège le Liban », a dit sur un ton grave le Premier ministre désigné, qui n’est pas parvenu à former un gouvernement dans un délai de 15 jours comme se sont engagés à le faire les partis politiques auprès d’Emmanuel Macron, le 1er septembre.

Moustapha Adib s’est heurté aux exigences des partis chiites, qui insistent pour obtenir le portefeuille des Finances et pour nommer leurs représentants au sein du pouvoir exécutif. Une brève rencontre jeudi, avec les négociateurs du Hezbollah et du Mouvement Amal s’est soldée par un échec.

Mais derrière Moustapha Adib se tiennent les anciens chefs de gouvernement, dont Saad Hariri, qui ont poussé le Premier ministre désigné à ne rien céder face aux partis chiites.

 

La crise gouvernementale illustre la profonde méfiance entre les partis traditionnels qui contrôlent le gouvernement. Les chiites soupçonnent les sunnites de vouloir les écarter du pouvoir exécutif, alors qu’ils disposent, avec leurs alliés, d’une majorité à la Chambre. Les sunnites, eux, accusent les chiites de vouloir faire échouer l’initiative française, considérée comme la dernière chance pour empêcher le naufrage du Liban.


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