Législatives en République tchèque: le parti populiste d'Andrej Babis en tête

Publié le 05/10/2025 | Ajouter un commentaire

Le milliardaire autoproclamé « trumpiste » Andrej Babis est en tête des élections législatives en République tchèque avec 34,68 \%, selon les résultats quasi définitifs (99,6 \% des bulletins dépouillés). La coalition sortante de centre droit « Ensemble » rassemble près de 22,26 \% des voix.

L'ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis a réussi un comeback spectaculaire, rapporte notre envoyé spécial à Prague, Daniel Vallot. Quatre ans après avoir perdu sur le fil les précédentes législatives, le parti populiste ANO du milliardaire devance largement la coalition sortante du Premier ministre de centre-droit Petr Fiala, « Ensemble » (34,68 % contre 23,26 %), les libéraux de STAN (11,18 %), le Parti pirate (8,87 %), l'extrême droite du SPD (7,81 %). La participation est de 68,34 %. Elle avait été de 65,43 % en 2021.

L'écart est tel que le président tchèque Petr Pavel, n'aura d'autre choix que de le désigner Andrej Babis, pour tenter de former un gouvernement. Petr Pavel, un ancien chef des forces de l'Otan, résolument pro-européen, a rencontré Andrej Babis en début de semaine pour évoquer les risques de conflit d'intérêts avec ses activités d'homme d'affaires, à la tête d'un conglomérat chimique et alimentaire, ainsi que des poursuites engagées contre lui pour fraude aux subventions européennes.

Gouvernement minoritaire avec le soutien de l'extrême droite et du Parti des automobilistes

Andrej Babis, lui même, s'est occupé de l'ambiance à son QG de campagne, et même de la musique, puisqu'il est arrivé avec une enceinte qui jouait à plein volume le tube « Sara perqué ti amo » qui a accompagné sa campagne. Il revient sur son triomphe dans les urnes. « C’est ce dont nous rêvions depuis novembre 89, des élections libres pour que les citoyens puissent décider par eux-mêmes. C’est un résultat incroyable, historique ! Et contrairement à d’autres, nous tiendrons nos promesses, et nous le ferons très rapidement », s'est-il exclamé.

Dans son discours de victoire, le milliardaire tchèque a assuré qu'il voulait un gouvernement minoritaire avec le soutien du parti d'extrême droite SPD et du Parti des automobilistes. Une formation anti-écologistes qui demande notamment l'abrogation au niveau européen du Pacte vert.

Les négociations pourraient aboutir d'autant plus vite que le SPD, le parti d'extrême droite, n'a pas obtenu le résultat escompté. Avec moins de 8 % des voix, il ne sera donc pas en mesure d'imposer à Andrej Babis ce référendum sur l'Union européenne qu'il souhaitait obtenir. C'est donc le scénario idéal qui se dessine pour l'ancien Premier ministre, qui se revendique de Donald Trump et qui ne cache pas son admiration pour Viktor Orban, mais qui a réaffirmé ce soir son engagement à rester dans le giron de l'Europe et de l'Otan.

Un rapprochement avec la Hongrie et la Slovaquie ?

À 71 ans, le milliardaire né en Slovaquie ambitionne de reprendre les rênes du pays qu'il a dirigé entre 2017 et 2021. Le retour d'Andrej Babis au pouvoir pourrait donc signifier un rapprochement de la République tchèque des positions de la Hongrie et la Slovaquie, qui ont refusé l'aide militaire à l'Ukraine et s'opposent aux sanctions contre la Russie.

Andrej Babis a notamment promis durant sa campagne d'augmenter les prestations sociales et de réduire l'aide à l'Ukraine. Jusqu'ici, le pays de 10,9 millions d'habitants a soutenu sans ambiguïté Kiev face à l'invasion russe. Il a aussi accueilli plus de 500 000 réfugiés ukrainiens, dont 300 000 y vivent toujours. Mais de nombreux électeurs reprochent au gouvernement sortant de centre-droit de Petr Fiala de négliger sa propre population.

Andrej Babis veut baisser les impôts, relever les salaires et relancer l’économie et il se défend de vouloir se rapprocher de la Russie – accusation martelée par ses adversaires durant la campagne. Cette stratégie a totalement échoué, se réjouit dans la salle Patrick Naker, membre du Parti ANO. « Les gens en ont eu marre de cette campagne de dénigrement qui a totalement éclipsé le débat sur le fond. Le gouvernement aurait mieux fait de défendre son bilan plutôt que de semer la peur de façon absurde et mensongère », conclut-il.


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