Italie: nommée Première ministre, Giorgia Meloni présente son gouvernement

Giorgia Meloni, dirigeante du parti Fratelli d'Italia, vainqueur des législatives, a été chargée de former un gouvernement par le président de la République, Sergio Mattarella, a annoncé le secrétaire général du palais Quirinal ce vendredi 21 octobre. Un nouvel exécutif très politique pour l'Italie, allant du centre droit à l'extrême droite.

Italie: nommée Première ministre, Giorgia Meloni présente son gouvernement

 

Giorgia Meloni, 45 ans, a accepté la responsabilité de présidente du Conseil italien, devenant ainsi la première femme appelée à cette fonction dans l'histoire du pays.

Elle présentait ce vendredi après-midi la composition de son gouvernement, qui prêtera serment samedi matin au palais du Quirinal.

Assuré d'une confortable majorité au Parlement, il entrera en fonction au début de la prochaine semaine.

Le pro-Draghi Giancarlo Giorgetti, ministre de l'Économie

Giancarlo Giorgetti, 55 ans, passe pour une figure puissante, mais discrète de la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, dont il est considéré comme l'un des représentants les plus modérés et pro-européens. Il devient le nouveau ministre de l'Économie. 

Il a fait l'essentiel de sa carrière politique au sein de la Ligue. Homme de conviction, il n'a pas hésité à prendre le contre-pied du souverainiste Matteo Salvini et à mettre en sourdine l'euroscepticisme de ce parti populiste pour se rallier au gouvernement d'unité nationale de Mario Draghi.

Au sein de la Ligue, les partisans d'une ligne dure le considèrent comme le chef de file trop modéré des « Draghini », mais publiquement, il a toujours démenti le moindre désaccord avec Matteo Salvini.

Son mentor politique, c'est Umberto Bossi, fondateur de la Ligue du Nord.

Piantedosi à l'Intérieur, Salvini vice-Premier ministre

Il était préfet de Rome depuis 2020. Le technocrate, âgé de 59 ans, a passé toute sa carrière dans la préfectorale et la haute fonction publique.

M. Piantedosi arrive à l'Intérieur, dans un gouvernement nationaliste pour lequel les questions de sécurité et d'immigration sont centrales. Il connait bien les lieux, et avait été notamment le chef de cabinet de Matteo Salvini.

Quant à ce dernier, il revient au poste de vice-Premier ministre qu'il avait déjà occupé à l'issue des élections de 2018, lorsque son parti avait formé un gouvernement avec les populistes écolos du Mouvement 5 Étoiles. 

Matteo Salvini, patron de la Ligue anti-immigration, n'a pas cette fois-ci obtenu l'Intérieur, Mme Meloni y ayant mis son veto. Il récupère le ministère des Infrastructures, qui a notamment la main sur les ports.

Un choix consensuel pour le chef de la diplomatie

Concernant les autres postes, le député Carlo Nordio est nommé à la Justice, et Guido Crosetto, proche de Giorgia Meloni, à la Défense.

L'ancien président du Parlement européen Antonio Tajani, de Forza Italia, va aux Affaires étrangères et l'eurodéputé Raffaele Fitto, coprésident du Groupe des conservateurs et réformistes européens présidé par Giorgia Meloni, hérite des Affaires européennes.

Le choix d'un pro-européen à la diplomatie peut surprendre, mais il s'agit d'un proche de Silvio Berlusconi. Le gouvernement espère ainsi pouvoir compter sur les liens forgés par M. Tajani pendant près de vingt ans comme eurodéputé et commissaire européen aux transports. Il parle le français, l'anglais et l'espagnol. Il est lui aussi vice-premier ministre.

Nouveaux visages pour les chambres du Parlement

Le Sénat, chambre haute du Parlement italien, a pour sa part élu à sa présidence le Sicilien Ignazio La Russa, co-fondateur de Fratelli d'Italia avec Giorgia Meloni. Ce militant d'extrême droite, âgé de 75 ans, est le fils d'un ancien responsable local du Parti national fasciste sous Mussolini. Ministre de la Défense dans le dernier gouvernement de Silvio Berlusconi, il est connu pour collectionner des souvenirs de cette époque de la vie politique du pays.

Quant à la chambre basse, c'est Lorenzo Fontana, un proche allié de Salvini, qui la présidera. Ses positions sont ultra-conservatrices sur des questions telles que l'avortement et le mariage homosexuel, ou encore l'immigration. Catholique fervent, il avait par ailleurs dénoncé en 2014 les sanctions de l'UE contre Moscou suite à l'annexion de la Crimée, qualifiant la Russie du président Vladimir Poutine de société « modèle ».

Une coalition des droites ressoudée pour arriver au pouvoir

Ce nouvel exécutif italien se veut le reflet de l'équilibre des forces au sein de la coalition de droite qui a gagné les élections législatives du 25 septembre, explique notre correspondante à Rome, Anne Tréca.

Giorgia Meloni couronne ainsi une vie entière passée dans les rangs des partis post-fascistes italiens. Débuts en politique à 15 ans, ministre à 31 ans… Elle fait maintenant l'histoire de son pays : première femme à présider le Conseil des ministres, mais aussi première à être issue de l'extrême droite depuis la chute de Mussolini.

Après les tensions des derniers jours, la coalition des droites s'est ressoudée pour arriver au pouvoir. Elle va maintenant devoir prouver qu'elle est aussi capable de rester unie pour administrer un pays couvert de dettes et confronté à la hausse des prix et à la guerre en Ukraine.


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