Mali: retard et polémique pour la future autorité de gestion des élections

Cela fait tout juste une semaine, depuis lundi 22 août, que le tirage au sort des représentants des partis politiques et de la société civile au sein de la future Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) a eu lieu. Mais le résultat de ce tirage au sort n'a toujours pas été annoncé. Le sujet fait polémique, puisque ce procédé est largement décrié par la quasi-totalité de la classe politique et de la société civile malienne.

 

L'Aige est censée garantir la légitimité des futurs scrutins et mettre un terme aux contestations post-électorales qui ont souvent déstabilisé le Mali. L'Autorité indépendante de gestion des élections est l'élément central de la nouvelle loi électorale malienne, adoptée en juin. Elle a permis aux autorités de transition de démontrer à la Cédéao leur engagement sur le chemin des élections, et d'obtenir début juillet la levée des sanctions qui frappaient le Mali depuis janvier, avec en perspective des élections législatives et présidentielle censées mettre un terme à la période de transition d'ici mars 2024.

Mais la création de l'Aige a déjà pris plus d'un mois de retard et sa composition est au cœur d'une polémique qui pourrait enrayer tout le processus élaboré par les autorités de Bamako. En effet, le collège de l'Aige sera composé de huit représentants des pouvoirs publics, de quatre représentants des partis politiques, et de trois représentants de la société civile. 

Pour ces deux dernières catégories, le ministère de l'Administration territoriale a organisé lundi 22 août un tirage au sort, après sélection des dossiers, et avant un arbitrage final du président de transition, le colonel Assimi Goïta. Deux fois plus de noms que de places ont été tirés au sort, c'est au président de transition qu'il reviendra de promulguer par décret les personnes effectivement retenues.

Processus en partie boycotté

Ce que les principaux partis maliens et de nombreuses voix au sein de la société civile n'acceptent pas. Ils considèrent ce procédé comme une violation de la loi - qui prévoit que ce sont les partis et les organisations de la société civile qui choisissent les modalités de désignation de leurs représentants - comme une limite à l'indépendance du futur organe de gestion des élections, et comme une manière pour les autorités de transition de semer la division. C'est ce qu'estime Hamidou Doumbia, secrétaire politique du parti Yelema.

Le tirage au sort, c'est la facilité qui a été choisie par le ministère [...] Nous souhaitons que le président de la transition ou le gouvernement revoient le processus.


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