La démocratie en Équateur «en grave danger» en raison des manifestations violentes, selon l'armée

En Équateur, les manifestations contre le gouvernement du président Guillermo Lasso sont entrées lundi 20 juin dans leur deuxième semaine. Des barricades bloquent les principaux axes routiers du pays. Et les tensions sont de plus en plus vives. Des milliers d'indigènes se rassemblent autour de la capitale, Quito. Ils réclament, entre autres, une baisse des prix du carburant. Le bras de fer est engagé avec le chef d'État conservateur qui a étendu l'état d'urgence à trois nouvelles provinces du pays.

 

Ils sont arrivés à pied, à moto et dans des camions surchargés… Au huitième jour des manifestations anti-gouvernementales, des milliers d'indigènes ont entamé une marche vers le centre de Quito. Ce mardi 21 juin au matin, la presse équatorienne fait état d'incidents violents entre les protestataires et les forces de l'ordre.

La police et l'armée ont dressé des barricades métalliques pour empêcher les indigènes d'avancer vers le cœur historique de la capitale. Retranché dans le palais présidentiel, Guillermo Lasso a envoyé ce message sur Twitter : « Nous avons tendu la main. Nous avons appelé au dialogue. Mais ils ne veulent pas la paix. Ils veulent le chaos. Ils veulent chasser le président ». Le ministre de la Défense Luis Lara, lors d'une déclaration aux côtés des représentants des forces armées, a estimé que la démocratie en Équateur était « en grave danger face à l'action concertée de personnes exaltées qui empêchent la libre circulation de la majorité des Équatoriens ».

Au Parlement, une majorité de députés estiment au contraire que le président conservateur est en partie responsable de la situation explosive. Ils exigent de lui une proposition de dialogue « sérieuse, claire et honnête » et réclament une médiation sous l'égide de l'ONU, la Croix-Rouge et l'Église pour trouver une solution à la crise.

La Conaie, la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur, exige non seulement la baisse des prix du carburant, mais la fin des concessions minières dans les territoires autochtones et un contrôle des prix des produits agricoles. La Conaie a, par le passé, déjà participé aux révoltes ayant renversé trois présidents entre 1997 et 2005. Elle a également mené les violentes manifestations de 2019 qui ont fait 11 morts.


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