Équateur: le président déclare l'état d'urgence, la protestation continue

La Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (Conaie), plus grande organisation de peuples indigènes du pays, a affirmé que le mouvement se poursuivrait tant que ses revendications n'auront pas été entendues

 

Après des manifestations émaillées de violences, le président équatorien, Guillermo Lasso, a déclaré l’état d’urgence vendredi soir dans trois provinces, dont celle de la capitale. « Je m'engage à défendre notre capitale et à défendre le pays. Cela m'oblige à déclarer l'état d'urgence à Pichincha, Imbabura et Cotopaxi », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. Ainsi, le président a le pouvoir de mobiliser l’armée pour assurer le maintien de l’ordre, de restreindre les droits des citoyens ou encore de mettre en place un couvre-feu.

Cela fait près d’une semaine que la population se mobilise dans tout le pays contre la politique économique du gouvernement conservateur. Depuis lundi, de nombreuses routes sont bloquées dans plus de la moitié du pays et les affrontements avec les forces de sécurité ont fait au moins 43 blessés. 37 personnes ont été arrêtées.

« Nous ratifions la lutte au niveau national, indéfiniment »

L’instauration de l’état d’urgence n’a toutefois pas refroidi la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur. Elle réclame toujours, notamment, une baisse du prix des carburants ou encore le contrôle des prix des denrées alimentaires.

« Nous ratifions la lutte au niveau national, indéfiniment », a lancé Leonidas Iza, le chef de cette organisation. Et d’ajouter tout en appelant à la fin de la violence et du vandalisme : « Dès maintenant, nous préparons la mobilisation » des indigènes à Quito pour maintenir les protestations. De son côté, le chef de l’État a déploré le manque de discussions. « J'ai appelé au dialogue et la réponse a été plus de violence. Il n'y a aucune intention de chercher des solutions », selon lui.

Dans ce pays, frappé de plein fouet par l’inflation, le chômage et la pauvreté, le prix du carburant a explosé ces derniers mois, cristallisant ainsi la colère de la population. Depuis 2020, le litre de diesel est passé de 1 à 1,90 dollar et l’essence de 1,75 à 2,55 dollars.


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