Royaume-Uni: le leader de l'opposition visé par une enquête pour violation du confinement

Le chef de l'opposition travailliste britannique Keir Starmer est à son tour mis en cause pour d'éventuelles infractions à la réglementation anti-Covid, a indiqué la police ce vendredi 6 mai. Un coup dur pour le Labour, malgré ses progrès face aux conservateurs aux élections locales, jeudi 5 mai.

 

Après Boris Johnson, le Premier ministre conservateur britannique, au tour du chef de l'opposition, Keir Starmer, de se retrouver dans la tourmente pour violation présumée des règles sanitaires

La photo avait déjà circulé il y a quelques mois, rappelle notre correspondante à Londres, Émeline Vin : Keir Starmer en train de siroter une bière dans les locaux du Parti travailliste à Durham, dans le nord-est de l'Angleterre, en avril 2021. À l’époque, les rassemblements « festifs » en intérieur étaient interdits. Mais en début d’année, la police avait classé l’affaire, constatant qu'aucune infraction n'avait été établie.

Les enquêteurs expliquent désormais avoir reçu des nouveaux éléments, justifiant la réouverture d’une enquête. Cette semaine, plusieurs tabloïds ont relayé le témoignage de livreurs à domicile qui auraient apporté, au local du parti, pour autour de 250 euros de nourriture indienne. De quoi nourrir, estiment-ils, une vingtaine de personnes. Le Daily Mail, marqué à droite, a consacré plusieurs Unes à l'affaire ces derniers jours. et le Labour a finalement admis que la numéro deux du parti, Angela Rayner, était présente ce soir-là, après avoir initialement affirmé le contraire.

Après avoir reçu « de nouvelles informations importantes, (...) nous pouvons confirmer qu'une enquête sur d'éventuelles infractions aux règles anti-Covid est en cours », indique dans un communiqué la police de Durham.

Keir Starmer en position délicate

En avril 2021, le chef du Parti travailliste faisait campagne pour une législative partielle. Les rassemblements à l'intérieur étaient interdits, mais Keir Starmer a expliqué avoir commandé currys et bières pour l'équipe réunie ce soir-là, seule alternative selon lui aux restaurants fermés.

Quelques semaines après l'amende infligée à Boris Johnson dans le « Partygate », l'ouverture de cette enquête place Keir Starmer en position délicate, lui qui a appelé maintes fois le Premier ministre à la démission dans le scandale, précisément, des fêtes à Downing Street pendant les confinements. « Évidemment, nous répondrons à toutes les questions », a souligné un porte-parole du Labour, répétant qu'« aucune règle n'a été violée ».

La victoire électorale est gâchée

L'annonce de l'enquête intervient au lendemain d'élections locales dont le résultat constitue comme une sanction dans les urnes du « Partygate » de Boris Johnson. Le principal parti d’opposition a arraché plusieurs conseils locaux aux conservateurs, à Londres principalement.

Le Premier ministre a reçu une amende pour une brève apparition à un anniversaire surprise organisé pour ses 56 ans, le 19 juin 2020. Selon la presse britannique, il a participé à au moins cinq de la douzaine d'autres rassemblements sur lesquels la police de Londres enquête toujours. À l'ouverture de l'enquête visant Boris Johnson, en plus de demander sa démission, Keir Starmer avait évoqué une « marque de honte ».

Au lendemain d’élections réussies pour son parti, Keir Starmer se voit donc à son tour menacé de verbalisation, considéré comme « coupable » d’avoir enfreint les règles du confinement.


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