Pérou: le Premier ministre controversé remplacé par une militante des droits humains

Après des semaines de confrontation avec le Parlement qui réclamait le départ de plusieurs ministres, le très controversé Premier ministre Guido Bellido a présenté sa démission ce mercredi 6 octobre. Un nouveau cabinet ministériel a été formé mercredi soir.

 

Dans un message à la nation retransmis à la télévision mercredi 6 octobre dans l'après-midi, le président péruvien Pedro Castillo a annoncé qu'il avait accepté la démission du Premier ministre. En réalité, c’est le chef d’État lui-même qui a demandé à Guido Bellido de se retirer au nom de la « gouvernabilité ».

Avocate féministe

Il a été remplacé dans la soirée par Mirtha Vasquez, une avocate féministe, environnementaliste et défenseur des droits de l’homme de 46 ans, issue de la gauche modérée. Cette ancienne présidente du Congrès a prêté serment en présence du chef de l'État, lors d'une cérémonie au Palais du gouvernement retransmise par la télévision publique. « Pour Dieu, pour ce pays de femmes et d'hommes qui tous les jours luttent pour vivre dans la dignité, sans discrimination, et qui promeuvent de vrais changements, oui je le jure », a déclaré la nouvelle Première ministre.

Le président espère ainsi mettre un terme aux tensions qui ont marqué les deux premiers mois de son mandat.

Polémiques

Depuis sa nomination, Guido Bellido faisait l’objet de vives critiques de la part de nombreux députés issus de différents partis qui lui reprochaient son manque de préparation et surtout sa proximité avec Vladimir Cerron, le fondateur et chef de Peru Libre, le parti de gauche radicale qui a permis à Pedro Castillo, un instituteur et syndicaliste, d’accéder à la présidence.

Mais le Premier ministre était surtout critiqué pour les déclarations polémiques et provocatrices qu’il faisait le plus souvent à travers des publications sur son compte Twitter, où il n’hésitait pas à contredire le président. Il avait notamment menacé de nationaliser le gaz de Camisea, quelques jours seulement après que le chef de l’État ait rencontré aux États-Unis des chefs d’entreprises et des investisseurs à qui il avait assuré que son gouvernement ne prendrait pas de telles mesures.

Le départ du Premier ministre et la nomination du nouveau cabinet ministériel ont été salué par la présidente du Congrès, Maria Carmen Alva, qui a assuré dans un tweet que « le Congrès a les meilleures dispositions pour le dialogue et la gouvernabilité ».


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