Élections fédérales au Canada : le parti de Justin Trudeau donné vainqueur, sans majorité absolue

Des élections fédérales se sont tenues au Canada, lundi, remportées par les libéraux de Justin Trudeau, selon les premières projections des médias. Une demi-victoire toutefois pour le Premier ministre sortant qui ne sera pas parvenu à redevenir majoritaire.

 

Le Parti libéral du Premier ministre Justin Trudeau va remporter les élections fédérales anticipées organisées lundi 20 septembre au Canada, selon les projections réalisées par les chaînes de télévision nationales à la fermeture des bureaux de vote, mais sans atteindre son objectif d'obtenir la majorité parlementaire.

Selon le groupe audiovisuel public Radio-Canada, le parti libéral obtiendrait en effet 158 sièges, sous le seuil des 170 sièges permettant d’obtenir une majorité.

Or c’est précisément pour sortir de cette situation qu’il avait déclenché des élections anticipées à la mi-août pour tenter de regagner la majorité qu’il avait perdue deux ans plus tôt.

Lundi en fin de matinée, à la sortie de son bureau de vote à Montréal, Justin Trudeau s’était pourtant dit "serein". "On a travaillé très fort pendant cette campagne et les Canadiens sont en train de faire un choix important", a-t-il déclaré à l’AFP entouré de ses enfants et de sa femme Sophie Grégoire.

 
 
 

Mardi, dans un discours, le Premier ministre a promis un "avenir meilleur" aux Canadiens après la pandémie. 

"Les Canadiens nous renvoient au pouvoir avec un mandat clair pour parvenir à sortir de cette pandémie et aller vers un avenir meilleur", s'est félicité Justin Trudeau, affirmant qu'il était "prêt" pour ce nouveau mandat et heureux que les Canadiens aient choisi un "programme progressiste".

"Merci d'avoir voté, d'avoir fait confiance à l'équipe libérale, d'avoir choisi un avenir meilleur. On va en finir avec la COVID. On va bâtir un avenir meilleur pour les Canadiens. Et on va continuer à avancer ensemble", a-t-il ensuite réagi sur Twitter.

Devant ses partisans à Montréal, le Premier ministre a par ailleurs admis qu'il devrait s'efforcer de rassembler les élus "de tous bords" pour continuer à affronter la crise du Covid-19 et gouverner au-delà.

Erin O'Toole, chef de file du Parti conservateur, principale formation d'opposition, a reconnu sa défaite dans un discours devant ses partisans et il a dit avoir appelé Justin Trudeau pour le féliciter de sa victoire.

Des résultats définitifs attendus à partir de mardi

Dans ce pays qui compte six fuseaux horaires, les derniers bureaux de vote ont fermé leurs portes à 19 h (4 h, mardi, à Paris), à l’ouest, en Colombie-Britannique, sur la côte pacifique et au Yukon.

Les bureaux de vote, dont certains fonctionnaient avec des effectifs réduits du fait des mesures sanitaires en vigueur, ont rapporté les résultats plus lentement que traditionnellement.

En Ontario, la province la plus peuplée, de longues files d’attente à l’entrée de certains bureaux de vote ont contraint les électeurs à patienter plusieurs heures pour pouvoir déposer leur bulletin.

Il pourrait falloir patienter plusieurs jours pour connaître les résultats définitifs, alors que les quelque 800 000 bulletins envoyés par courrier seront dépouillés seulement à partir de ce mardi afin de s’assurer de l’absence de "doublons" – vote par correspondance et vote par personne d’un même électeur.

Un scrutin risqué

Les quelque 27 millions de Canadiens étaient appelés à élire les 338 députés que compte la Chambre des communes. Quand aucun des deux grands partis qui alternent au pouvoir depuis 1867 n’est en mesure d’obtenir une majorité des sièges au Parlement, le vainqueur doit composer un gouvernement minoritaire. Et pour cela, il a besoin de composer avec les plus petits partis pour gouverner à Ottawa comme le Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche) de Jagmeet Singh ou le Bloc québécois, formation indépendantiste.

Justin Trudeau a convoqué des élections deux ans avant la fin initiale de l’actuelle législature dans l’espoir de disposer d’une majorité parlementaire, alors qu’il est depuis 2019 à la tête d’un gouvernement minoritaire qui doit s’appuyer sur d’autres partis pour faire voter ses projets de loi.

Le scrutin a été présenté par les libéraux comme l’occasion pour les électeurs de se prononcer sur la gestion par le gouvernement Trudeau de la crise sanitaire du coronavirus.

La décision de convoquer des élections anticipées alors qu’une nouvelle vague de l’épidémie touche le pays s’est révélée impopulaire, et l’avance du Parti libéral dans les intentions de vote a fondu au fil de la campagne.


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