L'opposition de gauche, emmenée par le travailliste Jonas Gahr Støre, a remporté lundi 13 septembre des législatives dominées par le sort des activités pétrolières du pays. La Première ministre conservatrice Erna Solberg a reconnu sa défaite.

L'opposition de gauche, emmenée par le travailliste Jonas Gahr Støre, a remporté lundi 13 septembre des législatives dominées par le sort des activités pétrolières du pays. La Première ministre conservatrice Erna Solberg a reconnu sa défaite.

 

« Nous avons attendu, nous avons espéré et nous avons travaillé si dur, et maintenant nous pouvons enfin le dire: nous l'avons fait ! », a déclaré Jonas Gahr Støre, probable prochain Premier ministre, sous les acclamations de militants.

Les cinq partis d'opposition devraient décrocher 100 des 169 sièges que compte le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, suffisamment pour déloger la coalition de droite de la conservatrice Erna Solberg, qui a admis lundi soir sa défaite. « Le travail du parti conservateur au gouvernement est fini pour cette fois-ci », a dit la dirigeante qui régnait depuis 2013, un record pour la droite. « Je tiens à féliciter Jonas Gahr Støre qui, à cette heure, semble avoir une nette majorité pour changer le gouvernement ».  

Avec 89 sièges pour le moment, les travaillistes de Jonas Gahr Støre sont en passe de décrocher une majorité absolue avec leurs alliés de prédilection, le Parti du centre et la Gauche socialiste, sans avoir besoin des deux autres forces d'opposition, les écologistes de MDG et les communistes de Rødt.

Cela devrait faciliter les négociations en vue de former un gouvernement de coalition, lesquelles promettent tout de même d'être longues et délicates. MDG, en particulier, avait conditionné son soutien à l'arrêt immédiat de l'exploration pétrolière dans le pays, plus gros exportateur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, un ultimatum rejeté par Jonas Gahr Støre.

Le pétrole au cœur de la campagne

Millionnaire de 61 ans, partisan d'une hausse d’impôts pour les plus riches, il a fait campagne contre les inégalités sociales. Le probable chef du prochain gouvernement préconise --comme ses adversaires conservateurs-- une sortie douce et progressive de l'économie pétrolière. « La demande de pétrole est sur une pente descendante. Cela se produit de soi-même, par la loi du marché. Nous n'avons pas besoin de le décréter (...) mais de construire des ponts vers des activités d'avenir », expliquait dimanche à l'AFP le responsable travailliste des questions énergétiques, Espen Barth Eide.

L' « alerte rouge pour l'Humanité » lancée début août par les experts de l'ONU sur le climat (Giec) a placé la question du réchauffement au cœur de la campagne électorale et forcé le royaume à une réflexion sur le sort des activités pétrolières qui l'ont rendu immensément riche. Le secteur pétrolier représente 14% du produit intérieur brut norvégien, plus de 40% des exportations et 160 000 emplois directs.

Alors malgré la crise climatique, Jonas Gahr Støre ne veut pas donner de date pour la fin de son exploitation. Cela convient au parti centriste, qui va être l’un de ses alliés, et qui est sur la même ligne, explique notre correspondant à OsloFrédéric Faux. Cela ne convient pas aux Verts, mais ce n’est plus un problème, car il pourra gouverner sans eux. En revanche, il va se heurter au parti socialiste de gauche, une formation dont il aura besoin pour soutenir la coalition et qui elle, demande un changement complet de modèle économique.

Alors les discussions vont sûrement se passer dans le calme, et puis ces partis, tous à gauche, ont déjà travaillé ensemble. Mais c’était entre 2005 et 2013, avant que cette crise climatique ne frappe à nos portes.


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