Le Sénégal annonce un assouplissement des restrictions anti-Covid

Le président sénégalais Macky Sall a annoncé lundi un assouplissement des mesures de restriction adoptées contre le Covid-19, à commencer par une réduction du couvre-feu nocturne à partir de mardi et la réouverture des lieux de culte.

Dans une allocution télévisée, M. Sall a affirmé la nécessité "d'apprendre à vivre en présence du virus" qui devrait continuer à circuler dans le pays jusqu'en août voire septembre "dans le meilleur des cas", et "d'adapter (les) comportements individuels et collectifs".

"J'ai décidé de l'assouplissement des conditions de l'état d'urgence: à compter du mardi 12 mai 2020, les horaires du couvre-feu seront de 21H00 à 5H00 au lieu de 20H00 à 6H00", a-t-il dit alors que commençaient à poindre des expressions d'impatience dans le pays sous état d'urgence depuis le 23 mars.

M. Sall a aussi annoncé la réouverture des lieux de culte, essentiellement les mosquées fermées pour les prières collectives en plein mois sacré de Ramadan dans un pays musulman à plus de 90%, et les églises chrétiennes.

Les marchés et les commerces contraints de n'ouvrir que quelques jours par semaine ne devront plus fermer qu'une seule journée pour le nettoyage. Les restrictions imposées aux transports publics seront également allégées.

L'école reprendra le 2 juin, mais seulement pour les quelque 551.000 élèves des classes d'examen (CM2, 3ème, terminale) sur un total de 3,5 millions.

M. Sall a aussi levé l'interdiction de rapatrier les corps de Sénégalais décédés à l'étranger du Covid-19. Des dizaines de dépouilles sont bloquées depuis plusieurs semaines, en France surtout, mais aussi ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis. La Cour suprême, saisie par les familles endeuillées, avait pourtant validé la semaine passée cette interdiction motivée par le risque de contagion lors de la manipulation des corps.

La pandémie demeure relativement contenue dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest. Le Sénégal a officiellement déclaré 1.886 cas de contamination et 19 décès depuis le premier cas annoncé le 2 mars.

Les autorités se sont gardées d'imposer un confinement total, difficilement envisageable quand une bonne partie de la population vit au jour le jour. Mais elles ont fermé les frontières, interdit les rassemblements ainsi que la circulation entre les villes, et imposé le port obligatoire du masque dans les services publics et privés.

Le gouvernement "veillera particulièrement à ce que la fréquentation des lieux de culte", des écoles, des espaces publics, des marchés ou des restaurants, "obéissent strictement aux mesures de distanciation physique et aux gestes barrière, notamment le port obligatoire du masque et le lavage des mains", a dit M. Sall lundi.


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