Présidentielle en Iran: la question économique au cœur du premier débat télévisé

En Iran, le premier débat télévisé entre les sept candidats de la présidentielle du 18 juin a fait l'objet d'attaques virulentes entre les cinq conservateurs et les deux modérés.

Le conservateur Ebrahim Raissi s'est posé en défenseur des couches défavorisées de la population. Ici dans une épicerie de Téhéran, le 5 juin 2021. AFP - STR

 

D'un côté, les cinq candidats conservateurs. De l'autre, deux modérés. Tous ont dressé un tableau particulièrement noir de la situation économique du pays. Dès le début, le modéré Abdolnasser Hemati, ex-président de la Banque centrale, a dirigé ses attaques contre Ebrahim Raissi, le chef conservateur du pouvoir judiciaire et grand favori du scrutin, en demandant aux électeurs de ne pas se détourner des urnes.

« Beaucoup d'entre vous n'avez pas de candidats et vous protestez à juste titre, a-t-il lancé. Vous voulez montrer votre colère en vous détournant des urnes, mais ce qui est plus efficace, c'est de changer la donne politique. » Selon un dernier sondage, seuls 34% des électeurs se disent certains d'aller voter, soit le taux le plus faible de toute l'histoire de la République islamique.

 

Abdolnasser Hemati a toutefois prévenu : la situation économique ne permettra pas d'améliorer rapidement la situation des catégories faibles et moyennes de la population, touchées de plein fouet par une inflation qui dépasse les 50%.

Se refusant d'entrer dans ce jeu des attaques, Ebrahim Raissi s'est quant à lui posé en défenseur des couches défavorisées. « Les différentes couches de la société crient leur colère à cause des incompétences, de l'injustice, de la pauvreté, de la discrimination et de la corruption. Ce qui manque dans le pays, c'est la gestion. Je peux mobiliser les économistes et je le ferai, a-t-il promis. Les gens veulent un gestionnaire fort et puissant pour améliorer la situation. Pourquoi voulez-vous empêcher cela ? »

Ce premier débat a eu lieu alors que la campagne est particulièrement terne à cause de la situation économique et la pandémie du coronavirus. À moins de deux semaines du scrutin, le principal candidat modéré pourra mobiliser les électeurs déçus du président Rohani. Dans le cas contraire, cela devrait profiter aux conservateurs qui contrôlent déjà les autres instances du pouvoir.


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