Nouvelle-Calédonie : une partie des indépendantistes rejette la date du troisième référendum

Indépendantistes et loyalistes s'étaient entendus sur la date du 12 décembre 2021 pour le troisième référendum de Nouvelle-Calédonie, selon le gouvernement. Mais l'Union nationale pour l'indépendance, l'une des coalitions de partis indépendantistes, s'est prononcée vendredi contre cette date, jugée trop précoce.

 

Le gouvernement français est-il allé trop vite en besogne ? L'Union nationale pour l'indépendance (UNI), une des deux composantes du Front de Libération Nationale Kanak Socialiste (FLNKS), s'est opposée vendredi 4 juin à la date du 12 décembre 2021 fixée par l'exécutif français pour le troisième référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. La coalition indépendantiste s'est dite "inquiet pour la suite de l'accord de Nouméa", ont déclaré ses dirigeants.

"Nous sommes inquiets pour la sortie de l'accord à cause de cette date. Ce timing nous est imposé par le ministre des Outre-mer et il n'est pas bon du tout", a déclaré à la presse Louis Mapou, chef du groupe UNI au Congrès (assemblée délibérante), accompagné de Victor Tutugoro, signataire de l'accord de Nouméa (1998).

"Qui peut vous dire que le mouvement indépendantiste va participer [au référendum] ?", a-t-il ajouté, refusant toutefois d'évoquer un éventuel boycott du scrutin "même si les militants en parlent".         

 

L'Union nationale pour l'indépendance avait boycotté les discussions avec le ministre

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a annoncé, mercredi, que le troisième et dernier référendum du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998) aura lieu le 12 décembre, à l'issue d'une semaine de discussions entre loyalistes et indépendantistes à l'invitation du Premier ministre.       

Mais seule une branche du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), l'Union Calédonienne (UC), avait fait le déplacement à Paris, l'UNI ayant dénoncé une invitation aux contours "flous et ambigus".     

Les loyalistes sont favorables à cette date mais la délégation UC-FLNKS ne l'a pas validée et s'est dite "déçue".

Que le oui ou le non l'emporte, le calendrier annoncé prévoit en outre "une période de convergence, de discussions et de stabilité" jusqu'au 30 juin 2023, pour définir "un projet consensuel", qui sera lui aussi soumis à référendum. 

L'unité fissurée des indépendantistes 

"Qu'est-ce qui justifie qu'au moment le plus important de notre histoire, on se précipite ?", a interrogé Louis Mapou dont le parti plaide pour un scrutin en septembre 2022, en limite du délai légal borné par l'accord de Nouméa. 

Ses déclarations interviennent alors que le FLNKS est traversé par de profondes divisions, qui paralysent depuis près de 4 mois l'installation du nouveau gouvernement collégial élu.         

Les référendums du 4 novembre 2018 et du 4 octobre 2020 ont été remportés par les pro-France avec 56,7 % puis 53,3 % des voix.

Avec AFP

    


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