Somalie: journée de tensions à Mogadiscio entre troupes loyales au président et des unités hostiles

Le calme est revenu ce dimanche soir 25 avril dans la capitale somalienne, Mogadiscio, après une journée de tensions. Dès ce matin, l'armée fidèle au président Farmajo s'était déployée en plusieurs points de la ville, tandis que des troupes hostiles à la prolongation de son mandat avaient pris des positions dans un quartier où résident des opposants. Quelques manifestations avaient eu lieu dans la journée et, en fin d'après-midi, de violents affrontements ont été entendus dans la ville.

 

La nuit est tombée depuis plusieurs heures sur la capitale somalienne et la tension semble retombée. En fin d'après-midi, pendant environ une heure, de brefs et violents combats à l'arme légère et au mortier ont eu lieu, particulièrement dans les quartiers où résident deux figures de l'opposition au président Farmajo, l'ancien président Hassan Sheikh Mohamud et l'ancien ministre Abdirahman Abdishakur.

Tous deux ont d'ailleurs annoncé sur leur compte Twitter que leurs domiciles avaient été « attaqués » par les forces gouvernementales et ont blâmé leur rival, le chef de l'État, appuyé par ses forces armées « formées en Turquie », selon leur entourage. La même source indique que les deux hommes n'ont pas été arrêtés et sont en sécurité. Une source proche du gouvernement affirme que l'objectif de l'armée n'était pas « de les arrêter, mais de les désarmer ». Le ministre de l'Intérieur a déclaré ce soir sur la télévision publique que la situation était désormais sous contrôle et a démenti toute attaque des opposants. Aucune victime pour l'heure n'a été signalée par les services de secours.

Climat très tendu depuis dimanche matin

Les forces spéciales de l'armée fédérale, fidèles au président Farmajo, avaient rapidement pris des positions dans le nord de la ville, alors qu'on signalait l'arrivée à Mogadiscio de soldats mutinés déterminés à s'opposer à la prolongation de son mandat. C'est cette prolongation de deux ans, entérinée par la chambre basse du Parlement la semaine dernière, et jugée illégale par l'opposition, qui est au cœur de la grave crise politique que traverse le pays depuis le mois de février, quand le mandat officiel du président a expiré alors qu'un scrutin présidentiel n'avait pas pu être organisé.

Depuis, les négociations sous supervision internationale n'ont rien donné et la tension est montée progressivement jusqu'à la confrontation d'aujourd'hui. Les ambassadeurs britanniques et européens à Mogadiscio se sont dits « très inquiets » et ont prévenu que les auteurs des violences seraient mis face à leurs responsabilités.

 

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.