Au Burkina Faso, le Conseil constitutionnel valide la réélection de Roch Marc Kaboré

Le Conseil constitutionnel du Burkina Faso a validé, vendredi, la réélection pour un deuxième mandat de cinq ans du président sortant Roch Marc Kaboré avec 57,74 % des voix au premier tour.

 

Victoire validée. Le Conseil constitutionnel burkinabè a validé, vendredi 18 décembre, la réélection du président sortant Rock Marc Christian Kaboré au premier tour. Avec 57,74 % des voix, il exercera un deuxième mandat de cinq ans à la tête du pays ouest-africain, malgré les accusations d’irrégularités par l’opposition.

"Le candidat Kaboré Roch Marc Christian est élu président du Faso", a déclaré le président du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou, lors d'une audience publique, jugeant l'élection présidentielle du 22 novembre "régulière".

Selon le Conseil constitutionnel, le président Kaboré "a obtenu 1 654 229 voix, soit 57,74 %, un peu moins que les 57,87 % annoncés par la Commission électorale indépendante (Céni) le 26 novembre. Cette différence s'explique par l'annulation par le Conseil constitutionnel des bulletins dans 200 bureaux de votes, pour des procès-verbaux non parvenus ou non conformes.

Arrivé deuxième, l'opposant Eddie Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de l'ex-président Blaise Compaoré, a obtenu 15,54 % des suffrages exprimés (15,84 % selon la Céni). Il devance l'ex-chef de file de l'opposition Zephirin Diabré, président de l'union pour le progrès et le changement (UPC), qui a recueilli 12,46 % des voix (même score pour la Céni).

 

Aucun recours pour une annulation

Le Conseil constitutionnel, qui n'a enregistré aucun recours en annulation du scrutin, a relevé quelques "insuffisances et erreurs matérielles (qui) n'entachent pas la régularité, la transparence et la sincérité du scrutin".

Le 26 novembre, dès la proclamation des résultats provisoires par la Céni, l'opposition, qui avait menacé de ne pas reconnaître le résultat de la présidentielle, dénonçant une "fraude massive", avait cependant "pris acte" de la réélection de Roch Marc Christian Kaboré.

Plusieurs candidats malheureux avaient ensuite félicité le président Kaboré, notamment Zéphirin Diabré.

Eddie Komboïgo, dont le parti est devenu la principale force d'opposition du Burkina Faso, avait renoncé à un recours contre la réélection du président Kaboré au premier tour, préférant attendre les résultats définitifs avant d'adresser des félicitations.

Lutte contre les groupes jihadistes

Pour son second mandat, Roch Marc Christian Kaboré, 63 ans, aura comme priorité la lourde tâche de la lutte contre les groupes jihadistes qui ont plongé dans le chaos une large partie de ce pays d'Afrique de l'Ouest, pauvre et enclavé de 20 millions d'habitants, à l'économie basée sur l'agriculture et les mines. Le président a été taxé d'immobilisme lors de son premier mandat sur ce sujet crucial.

Le président Kaboré a vu sa réélection confortée par un succès de son parti aux législatives (couplée à la présidentielle), le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) obtenant 56 sièges sur 127 à l'Assemblée nationale, selon les résultats provisoires de la Céni.

Il devra toutefois de nouveau composer avec ses alliés pour s'assurer une majorité parlementaire, n’ayant pas obtenu de majorité législative à lui seul.


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